Louis Nicolas (1634-après 1700), qui passa onze ans en Nouvelle-France en tant que missionnaire jésuite, est l’auteur d’un manuscrit illustré connu aujourd’hui sous le nom de Codex canadensis – l’un des trésors du début de l’art colonial de la région. Intrépide voyageur et linguiste de talent, Nicolas s’intéressa spécialement à l’histoire naturelle et à l’ethnographie durant son séjour comme missionnaire. Ses dessins des plantes, des animaux et des peuples autochtones sont admirables et par leur sujet et par leur style, et sont loin des tableaux religieux et des portraits qui dominaient la peinture en Nouvelle-France durant cette période.
La vocation missionnaire
Louis Nicolas est né le 15 août 1634 à Aubenas, dans l’Ardèche, région du Sud-Ouest de la France et fut baptisé le 4 septembre. On ne sait pas grand-chose de sa vie avant son entrée dans la Société de Jésus à Toulouse le 16 septembre 1654, quelques mois après la mort de sa mère. Avant cette date, il a pu fréquenter une de ces écoles gratuites établies par les jésuites dans toute la France pour instruire les enfants pauvres mais motivés. Novice chez les jésuites, il suivit pendant dix ans leur curriculum mettant l’accent sur la « grammaire » (entendez la langue parlée et écrite) et la philosophie (d’Aristote telle qu’interprétée par saint Thomas d’Aquin, plutôt que les théories de Francis Bacon ou de René Descartes qui intégraient les découvertes scientifiques contemporaines). Durant cette période, il enseigna aussi la grammaire pendant quatre ans à Saint-Flour (1656-1660) puis un an à Puy-en-Velay (1661), avant de faire des études de philosophie à Tournon-sur-Rhône, en 1661-1663, école fondée par François de Tournon (voir figure).
On ignore où Nicolas a appris à dessiner. Peut-être avait-il simplement développé un talent naturel, ce qui expliquerait le style naïf des illustrations du Codex canadensis. Pour ne donner qu’un exemple de ce que nous avançons ici, voyez la page 51 du Codex consacrée à « La petite chouette » au « chatuant » et à une « autre chouette ». Son intention était certainement plus scientifique qu’artistique et il faut le comparer à d’autres naturalistes, dont par exemple Conrad Gessner (1516-1565), plutôt qu’aux grands artistes de son temps. Considéré comme naturaliste, malgré son manque d’apprentissage, il est arrivé à fournir énormément d’information dans ses dessins et ses écrits.
Les jésuites formèrent un ordre religieux catholique, attaché au pape, opposé à la Réforme en Europe et intéressé par l’éducation. Ayant l’ambition de convertir le monde entier au catholicisme, ils se firent missionnaires et au dix-septième siècle, on les retrouve en Chine ou au Brésil, et en Amérique du Nord. Certains des missionnaires jésuites en Chine, comme les pères Matteo Ricci, Johann Adam Schall von Bell et Ferdinand Verbiest, firent sensation quand, utilisant leur connaissance en astronomie, ils prédirent les éclipses du soleil ou de la lune. C’était pour eux une façon d’attirer l’attention sur de grands mystères, les mystères de la foi chrétienne. Dans le même but, les missionnaires apprirent les langues autochtones et se familiarisèrent avec les coutumes des peuples à convertir.
La carrière de Louis Nicolas fut sous l’ordre des jésuites de 1654 jusqu’à environ 1678. Ses supérieurs l’encouragèrent à faire avec diligence son travail missionnaire, tout en lui laissant beaucoup d’initiative. Nicolas ne fut pas toujours très obéissant au sein de cet ordre très hiérarchique, préférant suivre ses inclinations naturelles. Ses professeurs à Tournon l’avaient jugé de talent très moyen, plus habilité aux travaux manuels qu’aux poursuites intellectuelles. Il n’avait pas encore fini ses études, qu’en 1661, il écrivait au supérieur général de la société, le père Giovanni Paolo Oliva, pour lui demander d’être envoyé comme missionnaire au Canada. Trois ans plus tard, on lui accordait sa demande.
Un jésuite en Nouvelle-France
Les jésuites sont en Nouvelle-France à partir de 1611 avec pour mission de convertir les Autochtones à la foi chrétienne. Dans ce but, ils explorèrent plusieurs régions en rayonnant à partir de Québec, apprenant les langues locales, et étudiant les us et coutumes des différents groupes rencontrés. Leurs membres devaient être forts physiquement, capables de parcourir de longues distances en canot et à pied dans le but d’établir leurs missions à l’intérieur des terres. C’était un travail exigeant, mais ils étaient motivés par leur croyance qu’ils sauvaient ainsi les âmes de la damnation éternelle. On peut suivre en détail leur activité missionnaire grâces aux Relations des jésuites, publiées à Paris entre 1632 et 1672.
Le peu que l’on sait à propos des activités missionnaires de Louis Nicolas, mis à part ce qu’il en dit dans ses propres écrits, vient des Relations et du Journal des jésuites. Les Relations étaient rédigées par les supérieurs des jésuites, au Québec ou en France, en se fondant sur les rapports individuels des missionnaires. Elles sont de précieux témoignages sur les langues, les guerres, la nourriture, les déplacements, et les croyances des peuples que les jésuites souhaitaient convertir. Le Journal, quant à lui, rapportait les déplacements des missionnaires. Malgré ses lointains et périlleux voyages dans toute l’Amérique du Nord, Louis Nicolas n’est brièvement mentionné que trois fois dans les Relations. Ces volumes ne s’intéressaient qu’aux efforts missionnaires de ses membres, et non à leurs intérêts scientifiques. Louis Nicolas, lui-même dans ses propres écrits, donne l’impression d’avoir été plus intéressé par l’observation de la nature que par la conversion des âmes.
Âgé de trente ans quand il arrive en Nouvelle-France en mai 1664, Nicolas est d’abord installé à la résidence des jésuites, à Sillery, près de Québec, où il doit terminer ses études de théologie et apprendre la langue algonquine. En novembre 1666, il maîtrisait cette langue et était envoyé en territoire algonquin, au nord de Trois-Rivières, pour y combattre l’alcoolisme et convertir les Autochtones. Il revient à Québec en mars 1667 pour y prononcer ses derniers vœux en mai de la même année.
À cette époque, la Nouvelle-France, tout juste fondée depuis 56 ans, était témoin d’importants développements politiques, économiques et sociaux, sous l’influence de deux ambitieux personnages : l’intendant Jean Talon et l’évêque François de Montmorency-Laval. La plupart des tableaux qu’on pouvait voir en Nouvelle-France étaient importés de France. Mais, en 1670-1671, Claude François, dit le frère Luc (1614-1685, entré chez les récollets en 1644), peintre et architecte, fit un séjour de quatorze mois en Nouvelle-France. À titre d’architecte, il fit alors les plans d’une partie de l’Hôpital général, du Séminaire de Québec et de la chapelle de son ordre, mais aussi en tant que peintre, il fit plusieurs tableaux d’églises et des portraits.
À la différence du frère Luc, Louis Nicolas était missionnaire et il concentra ses efforts artistiques sur la nature qu’il observa et les Autochtones qu’il rencontra (voir en guise d’exemple, parmi de nombreux autres, le Portrait of a Man of the Nation of the Noupiming-dach-iriniouek (Portrait d’un homme de La Nation des Noupiming = dach = iriniouek), s. d., dessiné d’après une gravure trouvée dans un livre de François Du Creux [1596-1666], qui n’est jamais voyagé en Nouvelle France. Les Noupiming-irriouek habitaient la région du Lac Abitibi). Quand il fit ses dessins, probablement en France vers la fin des années 1690, il se souvint, entre autres choses, des goûts esthétiques des peuples autochtones qu’il avait connus : les peintures corporelles, les décorations de leurs costumes, de leurs objets comme les sacs à tabac, les masques. Cet intérêt pour les qualités esthétiques des premiers peuples était exceptionnel. Ses contemporains n’avaient que mépris pour cet aspect de leur culture et ne croyaient pas devoir les considérer. Louis Nicolas se distingue sous ce rapport.
Le Missionnaire à l’œuvre
Durant ses onze années en Nouvelle-France (1664-1675), Nicolas a beaucoup voyagé, parcourant le territoire de la pointe extrême ouest du Lac Supérieur à Sept-Îles, au Québec, et de Trois-Rivières jusqu’en territoire iroquois, au sud du Lac Ontario, sans compter ses nombreuses visites à Québec. Si tous ses voyages lui avaient été imposés par ses supérieurs, un de ses périples qu’il situait en « Virginie » (au sud du lac Érié) semble bien avoir été issu de sa propre initiative. Plus tard, il fera deux cartes géographiques pour donner une idée de ses voyages : une de la vallée du Saint-Laurent, l’autre du bassin du Mississipi (sa « Manitounie »). Comme d’autres cartographes de son temps, Louis Nicolas remplira sa carte de notations topographiques et de noms de lieux. En plus, sur sa carte de la Manitounie, il dessinera deux énormes bêtes : un « poisson armé » et un « serpent à sonnette ».
La première mission où Nicolas fut assigné se trouvait dans la baie de Chagouamigon, à l’extrême sud-ouest du lac Supérieur. Le 4 août 1667, le père Claude Allouez était revenu à Sillery de la mission du Saint-Esprit de Chagouamigon pour recruter quelques ouvriers et un missionnaire capable de parler l’algonquin. Nicolas fut choisi. Le voyage ne fut pas facile. Marie de l’Incarnation, la fondatrice des ursulines au Canada, a raconté que leurs guides autochtones, qu’elle appelle « ces barbares », ne voulant pas être trop chargés « les reprirent dans leurs barques, mais sans provisions ni commodités ».
Allouez laissa Nicolas en charge de la mission de Chagouamigon et continua seul le voyage jusqu’à la baie des Puants (Green Bay) sur le lac Michigan, où il fonda la mission de Saint-François-Xavier. Chagouamigon était en territoire outaouais, relevant des Algonquins du nord et un centre commercial important, créant autant d’occasions de rencontrer les peuples environnants. Comme tel, c’était un endroit idéal pour une mission. Louis Nicolas y trouvera prétexte à se documenter sur les Sioux, par exemple. L’œuvre Roy de La grande Nation des Nadouessioueken fait foi. La pesche des Sauvages met aussi en scène des Sioux et leur technique de pêche. Nicolas voyagea beaucoup autour de cette base. En plus du « portrait » du chef des Sioux, le Codex canadensis montre le chef des Illinois, des Mascoutens et des Amikoueks, rencontrés autour du lac Huron ou plus au nord.
Après à peine une année passée à la mission du Saint-Esprit, Louis Nicolas revient à Québec, probablement à cause de son tempérament coléreux et sa vanité. Antoine Alet, secrétaire de Monsieur Gabriel de Queylus, supérieur des Sulpiciens de Montréal, rapporte que le chef algonquin Kinonché se plaignait d’avoir été battu à coup de bâton par Nicolas, sans considération pour son rang. Nicolas s’était aussi vanté qu’en arrivant à Montréal, il allait célébrer la messe vêtu d’or et d’argent, preuve du respect qu’on lui portait. Quand les sulpiciens apprirent de Kinonché lui-même les vantardises de Nicolas, ils lui refusèrent de dire la messe. Ce mauvais caractère de Louis Nicolas a peut-être laissé des traces dans la façon dont il traite les gens qui ne croyaient pas à l’existence des licornes (une créature représentée dans le Codex) dans son Histoire naturelle des Indes occidentales .
Les Relations ne sont pas très explicites sur les succès missionnaires de cette mission. Louis Nicolas semble avoir été plus intéressé par la traite des pelleteries qu’à la conversion des habitants du lieu. On ne sait si ses supérieurs désapprouvèrent ses activités commerciales. Les jésuites ne répugnaient pas à se mêler de commerce, bien au contraire, et cela au grand mécontentement de leurs compétiteurs laïcs.
Un document, rédigé par le père Le Mercier le 21 juin 1668 et destiné au général de l’ordre à Rome, déclarait que la raison pour laquelle Louis Nicolas fut ramené à Québec est « qu’il n’était pas fait pour cette mission, à cause de ses manières et ses comportements rustres, son manque de jugement en affaires et ses soudains mouvements de colère, qui ont scandalisé autant les Français que les Sauvages ». Nicolas « versa tant de larmes [et] manifesta un tel regret des comportements dont on l’accusait », qu’on décida de lui permettre de retourner à Chagouamigon. Par contre, dès le printemps de 1669, il était renvoyé à Québec.
Avec le père Jean Pierron
Nicolas demeura à Québec jusqu’à ce qu’une visite du père Jean Pierron (1631-1700) en 1670 change son sort. Pierron était un missionnaire qui utilisait ses talents artistiques pour convertir les Autochtones de Tionnontoguen (près de l’actuelle Albany, dans l’État de New York). Il nous décrit son tableau, malheureusement perdu, de la bonne mort et de la mauvaise mort, un thème que reprendront beaucoup plus tard nos Catéchismes en image. Comme lui, le père Claude Chauchetière (1645-1709) utilisa son talent pour peindre le portait de Kateri Tekakwitha ou des représentations des peines de l’Enfer et autres sujets édifiants pour convertir les Iroquois de la mission Saint-François-Xavier au Sault-Saint-Louis (Kahnawake, près de Montréal). Le Portrait de Tekakwitha – l’original étant attribué à Chauchetière tandis qu’une copie est conservée aujourd’hui dans l’église de Kahnawake – est plus tardif et d’un auteur demeuré anonyme.
Pierron était fier de ce qu’il avait pu accomplir à Tionnontoguen, où il avait passé quinze mois, et fit la demande à ses supérieurs d’envoyer quelques missionnaires en territoire iroquois, où, pensait-il, ils feraient plusieurs convertis. Sa demande fut honorée, et les pères Thiéry Beschefer et Louis Nicolas accompagnèrent Pierron à la mission d’Ossernenon (près de l’actuelle Auriesville, dans l’État de New York), sur la rivière Mohawk. On ne sait pas ce que Nicolas réussit à faire à cet endroit. Le père Claude Dablon, auteur des Relations de 1671-1672, parle des nombreux baptêmes faits par Pierron, mais ne mentionne ni Beschefer ni Nicolas. La seule chose qu’on sait avec certitude grâce au Catalogue restauré des jésuites de la Nouvelle-France, est que Nicolas était revenu à Québec en 1671.
On peut se demander si ce n’est pas sa passion pour les voyages qui explique son retour à Québec. Son Histoire naturelle parle à quelques reprises d’un voyage qu’il fit en « Virginie », territoire qu’il situe au sud du lac Érié. Nicolas en revint, non sans peine, avec beaucoup d’informations sur les plantes et les animaux de la région (voir par exemple sa Papace ou perdris grise) et des détails sur la vie de ses habitants. Il se vante moins des conversions qu’il y aurait faites.
La Grammaire algonquine et le Mémoire pour un missionnaire qui ira aux 7 isles
En 1672, Nicolas se retrouve vicaire à Sillery. On lui avait confié peu de responsabilités. C’est probablement à ce moment qu’il se mit à la rédaction de sa Grammaire algonquine, une sorte de dictionnaire de la langue algonquine, à laquelle il travailla jusqu’en 1674. Cet ouvrage n’est pas illustré.
Au printemps de 1673, ses supérieurs l’envoyèrent à Sept-Îles, un centre commercial éloigné, comme Chagouamigon. À son retour de Sept-Îles, en juin ou juillet 1673, il est nommé procureur à Cap-de-la-Madeleine. C’est probablement là qu’il écrivit son Mémoire pour un missionnaire qui ira aux 7 isles q[u]e les sauvages appelent Manitounagouch ou bien mantounok. Ce texte, qui n’est pas non plus illustré et n’a que quatre pages, révèle tout de même les qualités d’ethnographe de Louis Nicolas. Il a su distinguer les trois principales cultures de la région et leurs langues : les Montagnais Papinachois (Opâpinagwa), les Bersiamites (Oumamiwek) et les Inuits. En bon naturaliste, il décrit aussi les plantes et les animaux de la région.
Louis Nicolas avait certainement la passion du travail missionnaire, mais son enthousiasme pour l’histoire naturelle et les voyages de même que ses manières grossières ont conduit ses supérieurs à juger qu’il ne rencontrait pas les standards d’un bon missionnaire. Il faut dire que le fait qu’il se soit mis à élever deux oursons à Sillery, avec l’idée de les présenter comme des « curiosités » au roi Louis XIV lui-même, n’aida pas sa cause. Il fut renvoyé en France en 1675.
L’Histoire naturelle des Indes occidentales et le Codex canadensis
On ne sait pas grand-chose sur Louis Nicolas après son retour en France. Il semble bien qu’il réussit à présenter un animal canadien au roi et sa famille, mais ce fut un suisse (tamia rayé) plutôt que ses ours, faute de boîte assez grande, explique-t-il, pour les transporter jusqu’en France.
Louis Nicolas quitta la Compagnie de Jésus en 1678, quand ses supérieurs lui refusèrent la permission de publier son Histoire naturelle des Indes occidentales, sur laquelle il travaillait à ce moment. Il rêvait de publier toute une série de travaux sur le Nouveau Monde : un catéchisme, une grammaire, une étude topographique, une histoire naturelle des plantes, animaux, oiseaux, poissons et autres créatures, ainsi qu’une étude des peuples autochtones décrivant leurs coutumes, leurs croyances et leurs formes de gouvernement. Il n’a jamais complété sa tâche, mais les experts ont attribué depuis cinq manuscrits particuliers à Nicolas : la Grammaire algonquine, le Traité des animaux à quatre pieds, le Mémoire pour un missionnaire, l’Histoire naturelle des Indes occidentales et le Codex canadensis. Les trois premiers ont pu être rédigés en Nouvelle-France et les deux autres en France, après son retour.
Plusieurs détails du texte de l’Histoire naturelle et des légendes du Codex suggèrent que Louis Nicolas termina son Histoire naturelle dans les années 1680 et que les dessins du Codexfurent exécutés pendant la décennie suivante, en se fiant à sa mémoire et en se référant à des gravures illustrant des livres déjà publiés. Ses « portraits » de différents peuples dans le Codexs’inspirent souvent des gravures de l’Historiae Canadensis seu Novae Franciae Libri Decem (1664) du père François Du Creux (1596-1666); et ses animaux, des gravures des Historiae animalium, 1551-1558, 1587, de Conrad Gessner. Même si on peut déceler beaucoup de ressemblance entre les dessins de Louis Nicolas et ses sources, il n’en reste pas moins qu’ils sont rendus dans un style bien à lui. Ces dessins d’oiseaux sont parfaitement identifiables par nos ornithologues actuels. D’autres dessins sont plus fantaisistes, comme la licorne ou l’homme marin.
On ne sait comment Nicolas survécut après avoir quitté les jésuites. Il se lia probablement au service des paroisses comme prêtre séculier. Il a dû tout de même avoir accès aux grandes bibliothèques, comme celle de Sainte-Geneviève du Mont de Paris, qui possédait vingt mille ouvrages imprimés et un cabinet de curiosités. Il se peut qu’il ait trouvé un mécène encourageant ses activités d’écriture.
On ne sait pas quand il est mort. Le dictionnaire du clergé canadien a avancé 1682 comme étant la date de sa mort, mais sans preuve à l’appui. Cette date est certainement fausse, car les légendes dans le Codex canadensis sont de la main de Nicolas et datées aux environs de 1700. À ce moment, il aurait eu soixante-six ans.