Pitseolak Ashoona (v. 1904-1983) a vécu durant une période charnière pour les Inuits de la région arctique canadienne, soit d’une ère pendant laquelle la vie se déroulait dans des campements de chasse semi-nomades à celle où les nouvelles à la radio ont signalé que deux hommes avaient foulé la lune. Trouvant sa voix grâce à l’art, Pitseolak a adopté le rôle d’historienne visuelle d’une société inuite en mutation. L’œuvre mondialement reconnu de Pitseolak a contribué à l’établissement d’une forme moderne d’art inuit, et occupe une place indispensable dans la transmission des valeurs et du savoir culturel inuits. Parmi les premiers Inuits à représenter la vie de campement, Pitseolak a créé un œuvre dont la portée et la profondeur reposent sur deux décennies d’énergie créatrice et d’effort soutenu.
« J’ai découvert une série de dessins de Pitseolak en forme de pierres précieuses, si vivants et colorés qu’ils semblaient briller. J’ai pris conscience du fait que même dans le cas d’une artiste aussi célèbre que Pitseolak, il nous restait beaucoup à apprendre. »Christine Lalonde
Le succès critique et commercial de l’art inuit contemporain repose sur les fondements établis par la génération de Pitseolak Ashoona. L’ouvrage Pitseolak Ashoona. Sa vie et son œuvre célèbre la « vie inhabituelle » de cette artiste audacieuse et puissante qui a compris le pouvoir de communication de l’art et qui était consciente que ses dessins présentaient la culture inuite intellectuelle, spirituelle et matérielle au reste du Canada et du monde. La dimension didactique de son art était motivée par son désir de montrer aux autres – aux non-Inuits comme aux générations inuites futures – le mode de vie qui fut le sien.
Christine Lalonde est conservatrice de l’art autochtone au Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Elle est activement impliquée auprès des artistes inuits, dans les collectivités du Nord et dans les centres urbains, tant au Canada qu’à l’étranger. Reconnue pour son engagement envers les nouvelles méthodologies, Lalonde a exploré des façons expérimentales de présenter des œuvres d’artistes autochtones, avec un souci d’équilibre constant entre la célébration de leurs réalisations artistiques et la sensibilisation à des questions critiques. Ses écrits publiés sont très variés, qu’il s’agisse de catalogues d’exposition, d’essais critiques et d’articles