Durant les années 1950, les artistes canadiens accusent un retard quant à l’élaboration d’une iconographie qui célèbrerait l’histoire de la nation. Avec Véritable amour patriotique (True Patriot Love), la première exposition rétrospective d’une artiste femme canadienne vivante au Musée des beaux-arts du Canada, Joyce Wieland (1930-1998) s’est employée à corriger cette situation en présentant une nouvelle vision des symboles du pays qui réunissaient l’environnement, les problématiques féminines et l’art. « Mon Canada est femme », a dit Wieland aux médias avant le vernissage de l’exposition. Dans son livre A Survey (1970), l’artiste Michael Snow décrit celle qui était alors son épouse comme une « cinéaste, collagiste, peintre et écologiste laïque pionnière ».

 

Joyce Wieland. Sa vie et son œuvre étudie l’œuvre d’une artiste canadienne des années 1960 et 1970 parmi les plus importantes et les plus reconnues mondialement. Dès 1971, ses toiles se trouvent dans des musées à travers le Canada et ses films expérimentaux pionniers sont inclus dans des institutions tels le Museum of Modern Art, la Cinémathèque royale de Belgique et la Cinémathèque autrichienne. Ce livre retrace la carrière de Wieland qui a commencé en tant que peintre mais dont la pratique s’est étendue à divers procédés et matériaux, comme la sculpture, l’art textile et le film expérimental.

 

« Malgré la gravité des questions abordées, l’humour de Wieland est souvent palpable dans ses projets d’art politique. En puisant dans les fondements mêmes de la culture visuelle canadienne, Wieland rappelle à ses concitoyens que les modalités du contrat national doivent constamment être remises en question. »Johanne Sloan

 

Johanne Sloan révèle comment l’œuvre de Wieland – souvent engagé politiquement, abordant les thèmes de la guerre, du genre, de l’écologie et du nationalisme, tout en demeurant puissant sur le plan esthétique et plein d’humour – a généré des modes de signification et de plaisir esthétique renouvelés. Elle analyse l’engagement de cette artiste révolutionnaire à créer des œuvres d’art aussi originales que socialement et politiquement pertinentes.

 

Johanne Sloan est professeure d’histoire de l’art à l’Université Concordia, à Montréal. Elle a beaucoup publié sur Joyce Wieland, sur la culture visuelle d’Expo 67, ainsi que sur l’art et l’esthétique du paysage. Elle est la chercheure principale du projet collectif Networked Art Histories: Assembling Contemporary Art in Canada, financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2013-2017). 

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