Les œuvres abstraites monumentales du peintre montréalais Jean Paul Riopelle (1923-2002) comptent parmi les images les plus emblématiques de l’art canadien. Ses combinaisons de couleurs fascinantes, son rendu dense de l’espace abstrait et ses compositions réalisées au couteau à palette lui ont valu une renommée internationale au milieu du vingtième siècle.
Issu d’une tradition académique classique mettant l’accent sur les lignes, les contours, et une technique réaliste, Riopelle termine ses études en beaux-arts à l’École du Meuble de Montréal auprès du peintre abstrait Paul-Émile Borduas. Là-bas, lui et un groupe de jeunes artistes ont trouvé l’inspiration dans de nouvelles théories explorant l’inconscient et la créativité. Ensemble, ils forment les légendaires Automatistes, un groupe avant-gardiste engagé dans l’abstraction et la performance contemporaine, qui rédige en 1948 l’un des plus célèbres manifestes de l’art canadien, le Refus global.
« Nous pouvons comprendre l’importance de l’œuvre de Riopelle en la mettant en relation avec trois mouvements de l’art contemporain, soit l’Automatisme québécois, l’abstraction lyrique française et l’expressionnisme abstrait américain. Dans chacun, il était déterminé à se démarquer. »François-Marc Gagnon
Riopelle s’installe plus tard dans un studio à Paris afin de développer le style pour lequel il est maintenant reconnu; à cette époque, il est l’un des rares peintres canadiens à être parvenu à un tel accomplissement. Ses toiles épiques, presque sculpturales, ont été exposées aux côtés de celles d’autres grands artistes modernistes du temps. Jean Paul Riopelle : sa vie et son œuvre jette un regard nouveau sur la vie du peintre illustre, sa pensée artistique et son travail de pionnier lui ayant valu une renommée internationale.
François-Marc Gagnon (1935-2019) était un professeur émérite de l’Université de Montréal et de l’Université Concordia, et parmi les historiens de l’art les plus respectés au Canada. Membre de l’Ordre du Canada et Officier de l’Ordre national du Québec, il a publié de nombreux ouvrages sur l’art canadien, notamment deux livres à l’Institut de l’art canadien : Paul-Émile Borduas : sa vie et son œuvre et Louis Nicolas : sa vie et son œuvre.