Tim Whiten (né en 1941), l’un des artistes canadiens les plus significatifs et les plus respectés, est renommé pour ses dessins novateurs, ses installations performatives et ses objets culturels évocateurs, faisant usage de dents, de cheveux et de crânes humains, mais aussi de bois, de miroirs et de verre. Ses œuvres consacrées font appel au rituel, au mythe et à l’alchimie pour explorer les profondeurs de l’expérience humaine, invitant le public à réfléchir sur les processus de transformation et de changement.
Né dans une banlieue noire pauvre près de Détroit, Whiten surmonte des conditions économiques et sociales oppressives pour devenir un artiste et un éducateur primé. Il subit directement l’impact de la guerre du Vietnam, au cours de laquelle il sert dans l’armée, ainsi que la violence, la ségrégation raciale et les émeutes au plus fort du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Après son immigration au Canada en 1968, Whiten devient un membre fondateur de la faculté des beaux-arts de l’Université York de Toronto, où il enseigne pendant près de quarante ans, influençant et inspirant des générations de talents émergents au pays.
« Au cours des cinquante dernières années, Whiten a cherché à comprendre en profondeur la condition humaine et son potentiel transformateur, par la production d’objets et d’images énigmatiques et d’une grande puissance, qui interpellent l’imagination humaine. Son engagement exceptionnel en faveur de l’enseignement et des artistes de la relève, de même que son soutien de la diversité des pratiques artistiques, lui ont valu la plus haute considération de la société canadienne. »
Carolyn Bell Farrell
Dans Tim Whiten : sa vie et son œuvre, l’autrice Carolyn Bell Farrell retrace le parcours de l’artiste depuis son enfance à Inkster, au Michigan, jusqu’à ses extraordinaires explorations de matériaux et de structures philosophiques, pour aboutir à son succès critique dans le monde de l’art, alors qu’il remporte le prix Gershon Iskowitz à la AGO en 2022, de même que le prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques pour ses réalisations artistiques en 2023.
Au sein de cet ouvrage, qui est le fruit de recherches approfondies et de nombreuses conversations avec l’artiste et son entourage, Bell Farrell démontre comment la pratique étendue de Whiten a modifié le paysage des arts visuels contemporains au Canada.
À propos de l’autrice
Carolyn Bell Farrell est une commissaire indépendante et une autrice qui vit à London, en Ontario. Depuis 1990, elle a organisé plus de soixante expositions sur l’art contemporain canadien, collaborant avec des artistes comme Isaac Applebaum, Rafael Goldchain, Lyn Carter, Ed Pien, Sarindar Dhaliwal, June Clark, Tim Whiten, Rebecca Baird, FASTWÜRMS, Blue Republic, Norman White, Lois Andison, ainsi que Cathy Daley, parmi d’autres. Au cours des quarante dernières années, Bell Farrell a travaillé en tant qu’éducatrice, conservatrice et directrice au sein de galeries d’art publiques et de centres d’artistes autogérés, notamment la Mercer Union, la Koffler Gallery et, plus récemment, le Centre d’art MacLaren à Barrie, dont elle a été la directrice générale de 2007 à 2020.
Image de bannière : Tim Whiten, Siege Perilous (Siège périlleux), détail, 1988, crânes humains, bois, talc, colle blanche, 86,4 x 101,6 x 101,6 cm, collection de la Art Gallery of Hamilton. Vue d’installation de l’œuvre dans l’exposition Tim Whiten: Elemental Fire (Tim Whiten : feu élémentaire) présentée à la Galerie d’art de l’Université York (AGYU), Toronto, du 15 septembre au 2 décembre 2023. Photographie de Sarah Bay-Cheng.
Portrait de l’artiste : Tim Whiten à l’intérieur de l’œuvre Morada, 1977, photographie d’Andrew Stout. Avec l’aimable autorisation de Tim Whiten.