Hannah Maynard (1834-1918), l’une des premières femmes photographes professionnelles au Canada, a été acclamée de son vivant pour son usage sophistiqué de techniques expérimentales telles que le photomontage et les expositions multiples. Tout au long de sa carrière à Victoria, en Colombie-Britannique, Maynard s’est présentée avec audace comme une « artiste photographe », un titre qu’elle a adopté à la fois pour commercialiser sa pratique et pour souligner la qualité technique révolutionnaire de son travail. À une époque où fort peu de femmes mènent une carrière professionnelle derrière l’objectif ou dans un studio, Maynard brise le moule grâce à son sens des affaires et à sa créativité sans bornes.

 

Dans Hannah Maynard : sa vie et son œuvre, Elizabeth Anne Cavaliere met en lumière le caractère novateur de la pratique photographique de Maynard, en détaillant son approche magistrale en matière de portrait – de ses photographies « truquées » à ses tableaux vivants, et de son travail de photographe ethnographique aux commandes obtenues auprès du service de police de Victoria. Ce premier ouvrage étoffé sur la carrière de Maynard examine le rôle des femmes photographes au Canada, au tournant du siècle, et analyse l’héritage créatif de Maynard, en posant un regard critique sur le rôle qu’elle a joué dans l’élaboration de l’histoire culturelle canadienne.

 

« La pratique photographique d’Hannah Maynard était dévorante et s’est infiltrée dans presque toutes les facettes de sa vie – son activité professionnelle, ses promenades à vélo, ses excursions au chalet avec sa famille, ses relations avec son mari, ses enfants et ses petits-enfants – et même dans sa sensibilité à l’égard de la vie et de la mort. C’est absolument inédit de disposer d’un témoignage visuel aussi complet sur la vie et la communauté d’une personne, comme c’est le cas avec Hannah Maynard. »Elizabeth Anne Cavaliere

 

Né à Cornwall, en Angleterre, le couple formé par Hannah et son mari Richard immigre au Canada en 1853 et s’installe d’abord à Bowmanville (une petite ville en pleine expansion sur la rive nord du lac Ontario) avant de se diriger vers l’ouest. En 1862, les Maynard arrivent à Victoria, une ville frontalière remplie de prospecteurs et de mineurs désireux de s’enrichir grâce à la ruée vers l’or. Dans l’année qui allait suivre, Hannah Maynard crée son propre studio de portrait, une entreprise qu’elle dirige avec succès pendant plus de quarante ans. Sa clientèle s’est élargie au fur et à mesure que sa pratique s’est développée, et son œuvre reflète un échantillon diversifié des populations autochtones et issues de l’immigration établies à Victoria, à l’époque.

 

À propos de l’autrice
Elizabeth Anne Cavaliere est chargée de cours à l’Université de l’ÉADO, où elle enseigne l’histoire de l’art canadien en mettant l’accent sur les histoires photographiques et institutionnelles. Petite-fille d’une famille italienne immigrante, Cavaliere est une Canadienne issue de la colonisation qui réside à Toronto/Tkaronto. Ses écrits consacrés aux vues touristiques, au regard instruit, à la photographie d’arpentage, aux ponts ferroviaires, aux répertoires photographiques, aux images de figures royales chevauchant des toboggans en bois et aux monticules de glace géants ont été publiés dans des revues telles que Environmental History, Journal of Canadian Studies, Histoire Sociale/Social History, Imaginations: Journal of Cross-Cultural Image Studies, RACAR : Revue d’art Canadienne/Canadian Art Review ainsi que Journal of Canadian Art History.

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