George Agnew Reid : sa vie et son œuvre se penche sur la contribution d’un artiste à définir son pays naissant, que ce soit par ses peintures, son rôle capital dans la promotion de l’art public, son parcours de plusieurs décennies en enseignement ou ses projets architecturaux ambitieux, qui suivent la voie tracée par le célèbre mouvement Arts and Crafts de Grande-Bretagne. Dans cette première publication consacrée à l’analyse approfondie de la carrière de George Agnew Reid (1860-1947), l’auteur Brian Foss raconte l’histoire passionnante du peintre accompli, mais aussi éducateur et administrateur, qui était par-dessus tout animé par la conviction que l’art aidait à la vie, « l’art pour la vie » disait-il d’ailleurs, et qui voyait « l’art comme une expression de la vie humaine ».

 

Cet ardent défenseur de l’accessibilité de toutes et tous à l’art de qualité est l’une des figures les plus importantes de l’art canadien de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle. À la fois peintre, architecte, professeur influent et directeur du Ontario College of Art (aujourd’hui l’Université de l’ÉADO), Reid exerce une influence considérable sur la culture visuelle au pays, et ce, pendant plus de cinquante ans. Inspiré par ses souvenirs d’enfance vécus dans l’Ontario rural, Reid se fait connaître comme peintre de paisibles scènes du quotidien, qui rencontre la célébrité à un jeune âge avec des œuvres comme The Call to Dinner (L’appel pour le dîner), 1886-1887, The Story (L’histoire), 1890, et, plus particulièrement, Mortgaging the Homestead (Une hypothèque sur la ferme), 1890. Ces tableaux et d’autres marquent le début d’une pratique créative qui allait se déployer dans une grande variété de moyens d’expression.

 

« George Agnew Reid était convaincu que tout le monde a le droit d’accéder à de beaux objets et à un excellent design dans sa vie quotidienne. Plus que tout autre artiste canadien·ne de son temps, il a cherché à rallier à ce point de vue le grand public, les institutions et les gouvernements. Bien que Reid ait d’abord fondé sa réputation sur la peinture du quotidien, son travail créatif englobe aussi la création de vastes murales historiques, l’architecture domestique et institutionnelle, ainsi que la conception de meubles et d’autres objets courants. »BRIAN FOSS

 

Né dans la petite communauté de Wingham, en Ontario, Reid étudie brièvement à la Ontario School of Art (1878-1879, 1882), puis s’inscrit à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts (1882-1884) où il reçoit l’enseignement du célèbre artiste réaliste américain, Thomas Eakins (1844-1916). Auprès de lui, Reid bénéficie d’une solide formation artistique et anatomique. À cette époque, il rencontre sa première femme, la peintre américaine Mary Hiester Reid (1854-1921). À son retour à Toronto en 1885, Reid établit sa réputation comme l’un des premiers créateurs au pays à jouir d’une reconnaissance en Europe grâce à ses scènes illustrant les joies et difficultés de la vie rurale ordinaire. Il devient plus encore un muraliste prolifique, un architecte, un organisateur culturel et un administrateur des arts, de même qu’un défenseur des arts appliqués.

 

À propos de l’auteur

Brian Foss est professeur chancelier d’histoire de l’art et de l’architecture à l’Université Carleton, à Ottawa. Il a été le commissaire et le co-commissaire de plusieurs expositions consacrées à l’art historique canadien, notamment à Mary Hiester Reid (au Musée des beaux-arts de l’Ontario, en 2000, commissariée avec Janice Anderson), à Edwin Holgate (au Musée des beaux-arts de Montréal, en 2005, avec Rosalind Pepall) et au Groupe de Beaver Hall (au Musée des beaux-arts de Montréal, en 2015, avec Jacques Des Rochers). Sa monographie de 2007, intitulée War Paint: Art, War, State and Identity in Britain 1939–45 (Yale University Press), a fait partie de la présélection pour le prix international William M. B. Berger pour l’histoire de l’art britannique. En 2010, en collaboration avec Anne Whitelaw et Sandra Paikowsky, il a dirigé la publication de The Visual Arts in Canada: The Twentieth Century (Oxford University Press).

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