L’énergie déployée par Alex Colville (1920-2013) pour donner du sens à la vie – ce qui a marqué toute sa carrière de maturité, depuis ses années en tant qu’artiste officiel jusqu’à sa mort en 2013 – est au cœur de son importante quête en tant qu’artiste. De la réalité du chaos il crée un monde ordonné, tout en étant toujours conscient de la fragilité essentielle et tragique de ce travail de Sisyphe. Colville est tout autant penseur que praticien et son approche soutenue et rigoureuse dans la création de ses œuvres est un héritage remarquable. Alex Colville. Sa vie et son œuvre révèle cette figure importante de l’art canadien, retraçant son impact sur la vie culturelle du Canada.
« Même si Colville a surtout créé des images tirées de son environnement immédiat et de son expérience spécifique, il a su évoquer un langage universel fait de mythes et de métaphores qui se répercute dans toute notre culture. »Ray Cronin
Depuis le début des années 1950 Colville développe un style caractéristique, conservant un ensemble d’images, de sujets et de préoccupations contextuelles qui sont demeurés remarquablement cohérents au cours de sa carrière. Sa famille (particulièrement sa femme, Rhoda), les environs immédiats de ses résidences au Nouveau Brunswick et en Nouvelle-Écosse et les animaux (le plus souvent ses propres animaux de compagnie) sont ses sujets de prédilection. Ses peintures sont caractéristiques et facilement reconnaissables, marquées par sa facture précise et unifiée et par sa structure compositionnelle méticuleuse. Ancré dans une imagerie reconnaissable, imprégné d’une profondeur symbolique et construit avec une rigueur conceptuelle, son art continue à fasciner. À son décès, Alex Colville était l’artiste le plus reconnu au Canada et on retrouve dans son corpus d’œuvres, certaines des images les plus iconiques jamais créées dans ce pays.
Ray Cronin est un écrivain et commissaire néo-écossais. Ancien directeur général du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, il est le conservateur fondateur du Sobey Art Award. En plus de bloguer au sujet des arts visuels pour Halifax Magazine et de contribuer fréquemment à plusieurs magazines d’art canadien et américain, il est l’auteur de Mary Pratt: Still Light (2018) et Our Maud: The Life, Art and Legacy of Maud Lewis (2017).