« J’amenais régulièrement des clients à Montréal. Je parlais assez bien français pour le faire. Pour commencer, je contactais le marchand qui contactait l’artiste. Mary Godard était à cette époque la directrice de la Galerie Agnès Lefort, et il y avait aussi la Galerie Libre. Les artistes étaient heureux de rencontrer des gens comme moi qui pouvaient les aider à introduire leur travail au Canada anglais, alors ils ouvraient leurs ateliers et m’invitaient à discuter.
« Chaque fois que j’allais à Montréal, je visitais Tousignant. C’était un homme très drôle – j’adorais son sens de la couleur. Ses pièces concentriques sont tellement fortes et belles. Un jour, j’étais à son atelier alors qu’il enlevait le ruban adhésif d’une pièce circulaire comme Accélérateur chromatique. Le ruban est une pièce clé dans la création d’une telle œuvre. Ce jour-là, il m’a demandé de l’aider à enlever le ruban. C’était intéressant parce qu’en retirant le ruban, la peinture se révélait et les cercles prenaient forme. C’était très excitant de voir comment les couleurs allaient évoluer. J’aime son sens de la couleur. Ses cibles iconiques sont si fortes car leurs couleurs vives et concentriques ont une énergie cinétique puissante. »