Karen Tam fait revivre l’histoire du premier quartier chinois de Toronto dans ce dessin figurant les commerces qui bordaient son artère principale, la rue Elizabeth, en 1937. Les résidents chinois du quartier ont été soumis à des politiques discriminatoires qui ont entravé leur potentiel économique au début du vingtième siècle. Par exemple, en 1902, des propriétaires de commerces blancs se sont ligués pour réduire la concurrence des buanderies chinoises, plus abordables, en créant la Laundry Association of Toronto et en faisant pression sur le comité municipal sur la propriété pour que les buanderies chinoises aient à payer un droit de licence. En 1947, l’année même de l’abolition de la Loi d’exclusion visant les personnes chinoises (qui a eu pour effet d’empêcher fortement l’immigration chinoise), la Ville de Toronto s’est lancée dans des efforts de réaménagement qui ont conduit à l’expropriation du deux tiers des propriétaires du quartier chinois en 1953, afin de construire un nouvel hôtel de ville et le square Nathan Phillips.
Tigres d’automne
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Karen Tam, 56-58 Elizabeth St., Toronto, 1937 (56-58 rue Elizabeth, Toronto, 1937), 2020
Tiré de la série de dessins Ruinscape (Paysage de ruines), crayon sur papier Strathmore, 22,86 x 30,48 cm, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Hugues Charbonneau, Montréal. Mention de source : Karen Tam.