Dans ce dessin, Karen Tam réfléchit à la façon dont les quartiers chinois fonctionnent, c’est-à-dire à la fois comme des lieux sécuritaires pour les personnes d’origine chinoise et comme des zones désignées limitant leur présence dans les espaces urbains. Ce dessin représente l’école publique chinoise de Victoria, l’une des plus anciennes institutions du genre au Canada. Elle a été fondée en 1909 par la Chinese Consolidated Benevolent Association (CCBA) après que la commission scolaire de Victoria ait décidé l’année précédente que les enfants nés en Chine n’avaient plus le droit de fréquenter les écoles publiques de la ville, car ils ne comprenaient pas l’anglais. Le dessin de Tam, qui représente le bâtiment tel qu’il se présente aujourd’hui, met l’accent sur son impressionnante architecture, qui est l’œuvre de l’architecte écossais David C. Frame, qui a opéré une synthèse d’éléments architecturaux orientaux et occidentaux. Si l’on porte attention, l’on peut voir (au premier plan) le graffiti raciste « No Dogs or Chinese Allowed! [Les chiens et les Chinois sont interdits!] » découvert sur une colonne, à l’extérieur de l’école, en juin 2020.
Tigres d’automne
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Karen Tam, Victoria Chinese Public School, June 5, 2020 (École publique chinoise de Victoria, 5 juin 2020), 2020
Tiré de la série de dessins Ruinscape (Paysage de ruines), crayon sur papier Strathmore, 30,48 x 22,86 cm, collection privée. Mention de source : Karen Tam.