L’habit de pièces, 2021, fabriqué à partir de répliques de pièces de monnaie chinoises tissées, s’inspire d’un éventail complexe de références à l’Asie orientale, à l’Asie occidentale et aux peuples autochtones, notamment des costumes funéraires cérémoniels créés à partir de milliers de pièces de jade pour les riches aristocrates de la dynastie Han (206 avant J.-C. – 220 de notre ère); du réseau maritime de la traite des fourrures du dix-huitième et du dix-neuvième siècle, alors que l’on troquait, au large de la côte de l’Alaska, les peaux de loutres de mer contre des pièces de monnaie chinoises, des soieries, des porcelaines, du thé et d’autres marchandises chinoises; et des armures historiques des Tlingits qui intègrent des pièces de monnaie chinoises. Tam explique que cette œuvre est « dédiée aux premiers immigrants qui, arrivés en Amérique du Nord, ont dû faire face à de nombreuses difficultés et à de la discrimination. Quand on l’enfile, le poids des pièces de monnaie symbolise le lourd fardeau des décennies de racisme dont ont souffert nos communautés, alors que l’on s’attendait d’elles qu’elles agissent comme une minorité modèle et soumise. En même temps, le Coin-Suit peut aussi agir comme une sorte d’armure protectrice. »
Tigres d’automne
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Karen Tam, Coin-Suit (L’habit de pièces), 2021
Imitations de pièces de monnaie chinoises, cordon de satin de nylon, velours et isolant, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Hugues Charbonneau, Montréal. Mention de source : Campbell River Art Gallery.