Le chrysanthème s’est ouvert douze fois [Bannière], 2020, contient une phrase tirée d’une lettre écrite par la famille restée en Chine d’un père parti travailler au Canada dans les années 1930. Dans la culture chinoise, les chrysanthèmes, qui ne s’ouvrent qu’une fois l’an, représentent le passage du temps. Le texte sur cette bannière rappelle à l’homme qu’il n’a pas vu les êtres qui lui sont chers depuis douze ans. Karen Tam, en inscrivant ces paroles profondément intimes, dirige notre attention sur le fait que l’histoire de cette famille, marquée par le sacrifice, la séparation et la nostalgie, était commune à tous ceux qui, confrontés aux troubles politiques et économiques en Chine, sont allés chercher une vie meilleure à l’étranger au cours du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle.
Tigres d’automne
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Karen Tam, the chrysanthemum has opened twelve times [Banner] (le chrysanthème s’est ouvert douze fois [Bannière]), 2020
Velours, paillettes sur toiles, glands à franges, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Hugues Charbonneau, Montréal. Mention de source : Karen Tam.