Ce qui surprend dans ce tableau, c’est le champ radieux au milieu du marécage lui-même : les brillants jaune-doré, les orange-tangerine et les traits épars de cramoisi d’alizarine évoquent un tapis de soleil ou les braises les plus ardentes d’une forge. Dans cette grande zone plate, émergent de petites taches de couleur lapis-lazuli avec une touche de vert-sarcelle d’une intensité éclatante, une teinte qui contraste fortement avec la palette de l’œuvre, tel un abrupt changement de rythme en musique.
Le marécage aux atocas marque un changement dans le mode d’expression de Thomson : les conventions traditionnelles du paysage commencent à disparaître, ses teintes se font plus vibrantes, et ses compositions deviennent des champs de bataille où les couches de peinture s’entremêlent et s’affrontent.