En parlant de sa pratique, Murray explique que c’est la forme qui active la couleur : « Quand une œuvre est peinte d’une seule couleur, on peut apprécier les différences de nuances créées par le changement de direction de la lumière. Par exemple, une œuvre peinte en bleu peut sembler verte à un endroit ou d’un rouge chaud autre part, mais n’a jamais le bleu qu’on peut voir dans le pot de peinture. » Dans la pièce spectaculaire Cascade, les formes tordues ou courbées exploitent l’incidence de la lumière et de l’ombre sur le bleu de la sculpture. Bien que la pratique de Murray du début des années 1960 ait souvent été alignée avec celle des sculpteurs minimalistes, ses œuvres ont finalement plus d’affinités avec celles des peintres du mouvement colour-field pour qui les couleurs sont sujets, les œuvres sont envisagées en grands formats et la nature est le point de départ de la démarche abstraite.
Le maître du métal
-
Robert Murray, Cascade, 1983
Aluminium peint, 670 x 467 cm, collection de University College, Art Museum at the University of Toronto (UC711). Vue de l’installation de Cascade à l’Université de Toronto, s.d., photographie de Toni Hafkenscheid.