« The Bather (Femme au bord de la mer) de Prudence Heward est la peinture la plus controversée qu’elle ait jamais créée. Elle met en vedette une femme perçue comme “peu féminine” ou “manquant de raffinement” en raison de son apparence et de sa posture. Prudence a reçu énormément de commentaires négatifs et des critiques incendiaires pour cette œuvre, mais je l’ai toujours admirée. Prudence a toujours été critiquée pour ses personnages féminins à cause de leur “manque de beauté”. Même si je suis d’avis, comme plusieurs, que la beauté est subjective, j’ai voulu montrer ce que je ressens par rapport à ses peintures, car je ne voulais pas perpétuer la croyance, depuis longtemps ancrée, que les standards de beautés occidentaux, pour les femmes, sont les plus féminins et les plus désirables. En grandissant en tant que personne de couleur, j’avais l’impression que la “beauté idéale” m’était inaccessible à cause des normes de beauté eurocentriques qui prévalaient dans mon enfance. Sur les médias sociaux et dans le monde du divertissement, des traits comme un nez retroussé, un visage fin ou une peau pâle étaient considérés comme les attributs les plus féminins. J’ai voulu montrer que les deux modèles, côte à côte, sont toutes deux belles et que, malgré le fait que l’une correspond plus aux standards de beauté occidentaux que l’autre, toutes deux possèdent des traits uniques et séduisants qui attirent le regard, ce qui les rend “belles” à part entière ».
—Saanvi Rai (9e année, Craig Kielburger Secondary School, Milton, Ontario)
Principalement célébrée pour ses audacieux portraits empreints de complexité psychologique, Prudence Heward (1896-1947) était une figure centrale de la scène artistique montréalaise, incomparable dans ses représentations rebelles et provocantes de la femme moderne de l’entre-deux-guerres.