Pour réaliser Ô Canada, Wieland, portant un rouge à lèvres rouge vif, chante l’hymne national en pressant ses lèvres contre une pierre lithographique à chaque syllabe. Son geste d’allégeance patriotique est délibérément sexué : l’œuvre présente des lèvres de femme, et possiblement des lèvres sensuelles. Selon l’historien de l’art John O’Brian : « la lithographie associe ironiquement l’amour patriotique masculin et l’érotisme féminin, tout en évitant d’alléger la tension entre les deux. »
Joyce Wieland: Fabriquer un nouvel art politique
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Joyce Wieland, Ô Canada, 1970
Lithographie en rouge sur papier vélin, 57,4 x 76,4 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa