« En m’inspirant des films muets d’époque, j’ai créé un scénarimage des émotions pour illustrer la perte du langage offert par les expressions faciales lors de l’apparition de la Covid-19. La pandémie a eu un impact incroyable sur la façon dont on communique avec les autres en société, en s’appuyant uniquement sur les mots plutôt que sur les expressions du visage. À l’inverse, les films muets s’appuient sur l’expression faciale pour transmettre leur message. Ce renversement de situation m’a amené à créer une déclaration historique et intemporelle, à l’instar de l’artiste canadienne Joyce Wieland, dans sa lithographie Ô Canada de 1970. Mon œuvre se déroule comme une pellicule de film géante, chaque diapositive me représentant masquée, tenant une pancarte avec une bouche découpée exprimant une émotion différente. Entre chaque photo, des sous-titres aident le public à comprendre les émotions que j’ai essayé d’exprimer. Inspirée par les images de Wieland créées par son “art de la bouche”, j’ai cherché à rendre le concept d’un message silencieux, mais universel. »
—Tatyanna Wilke (12e année, Arts Umbrella, Vancouver, Colombie-Britannique)
En posant un regard critique sur les questions liées à l’environnement, à la guerre, au nationalisme et aux droits des femmes à travers un certain nombre de moyens d’expression, notamment la peinture et le cinéma expérimental, Joyce Wieland (1930-1998) demeure une figure influente dans le paysage de l’art contemporain canadien.