Mordu de jazz et de vie nocturne, Oscar Cahén joue lui-même de la guitare et de la clarinette. Gerry Waldston, qui est apprenti avec lui au studio Rapid, Grip and Batten en 1944, se rappellera plus tard : « il était fou de musique et quand il dessinait sur ce thème, ça allait tout seul! Tout seul! » La qualité gestuelle et la spontanéité de cette esquisse d’un pianiste attestent d’ailleurs cette aisance. Ils seraient vus de nos jours comme des stéréotypes ethniques choquants, mais selon les normes de 1943, il ne s’agit pas d’un manque de respect. Les courbes gracieuses et maîtrisées du bras, du dos et de la tête très droite et digne, contrastent avec le brouillamini des doigts qui courent sur le clavier et traduisent à merveille l’assurance et la dextérité du musicien. En 1956, bien que Cahén vive à Oakville, il se hasarde de nouveau à Montréal comme journaliste-illustrateur : il compte décrire le monde des clubs de la métropole.
Double vision : les talents jumeaux d’Oscar Cahén
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Oscar Cahén, Untitled (Piano Player) (Sans titre – Pianiste), 1943
Conté sur papier vélin, 50,8 x 38,1 cm, collection privée