Les animaux dans les peintures et les estampes de Colville servent de faire-valoir aux êtres humains : ils ne produisent pas de sens ou n’apportent pas de réponses. La règle est peut-être le point central de la composition, mais pour le chat noir, sa fonction n’a pas d’importance – c’est un objet pour jouer. La totale altérité du chat déstabilise la structure géométrique sous-jacente à l’image et qui devait en assurer la cohésion, comme dans toutes les œuvres de Colville. Pour l’artiste, cependant, cette géométrie que symbolise la règle est un outil pour créer l’ordre à partir du chaos, faire surgir la certitude là où règne le mystère, et transformer l’ignorance en connaissance.
Alex Colville : l’ordre du quotidien
-
Alex Colville, Black Cat (Chat noir), 1996
Sérigraphie sur papier, édition de 70, 36 x 36 cm, Galerie d’art Owens, Université Mount Allison