« Prudence Heward a souvent représenté ses sujets féminins comme étant neutres et « peu attrayants », projetant les luttes des femmes. Dans ses peintures, l’arrière-plan et la figure sont toujours dissonants : l’arrière-plan est simplifié, mais la figure est détaillée et sculpturale, ce qui crée une impression de désordre. Le portrait Anna a attiré mon attention en raison de l’expression misérable du visage du sujet. La figure sans embellissement me donne l’impression qu’il s’agit d’une personne existant naturellement, et non d’une déesse. Le décalage entre Anna et son environnement me fait penser qu’elle n’est pas satisfaite du statu quo. En guise de répartie, j’ai joué sur ce sentiment de dissonance avec mon autoportrait, en le plaçant contre un paysage urbain désorientant pour exprimer l’expérience déroutante du décalage entre mes pensées et les normes culturelles canadiennes. La peinture traduit le sentiment d’accablement que j’ai ressenti après avoir immigré au Canada. »
–Lok Yiu Janice Lee (12ᵉ année, Fort Richmond Collegiate, Winnipeg, Manitoba)
Dans ses portraits de jeunes femmes solitaires ou en groupe, Prudence Heward (1896-1947) dépeint souvent son sujet avec une honnêteté inébranlable. Anna est la première œuvre d’Heward achetée par le Musée des beaux-arts du Canada.