Selon la classification hiérarchique commune au dix-septième siècle, Louis Nicolas (1634-après 1700) traite d’abord des humains, puis des plantes, des animaux, et des oiseaux, pour finalement terminer avec les poissons dans son manuscrit, le Codex Canadensis. Cette page bien remplie qui ouvre la section sur les plantes comporte huit figures. La légende de la figure 3, par exemple, déclare qu’il s’agit de l’ « herbe a trois couleurs », celle de la figure 6 de l’ « ail sauvage », et celle de la figure 7 de la « Cotonaria qui porte du miel du coton du chanvre une belle fleur et des asperges ». La figure 2 porte sur la « Ounonnata qui jette des racines comme les trufes ». Le mot iroquois « Ounonnata » désigne le rhizome de la Sagittaria latifolia, la Sagittaire à larges feuilles, connu aux États-Unis sous le nom de wapato ou patate indienne. Les botanistes ont trouvé la « Lymphata » de la figure 5 difficile à identifier à cause de la manière dont elle est représentée dans le Codex.
Louis Nicolas était certainement intéressé par la flore du Canada. Sur quatre pages du Codex, 18 plantes sont représentées. Mais dans son Histoire naturelle des Indes occidentales, il en décrit presque 200 – plus que n’importe qui d’autre de son temps en Nouvelle-France. Nicolas semble bien avoir observé toutes les plantes qu’il a représentées au Codex, contrairement au botaniste Jacques-Philippe Cornut, par exemple, qui, n’ayant pas visité l’Amérique, s’en est remis à d’autres botanistes et voyageurs dans son Canadensium plantarum aliarumque nondum editarum historia, 1635.
Cette rubrique en vedette est extraite de Louis Nicolas : sa vie et son œuvre par François-Marc Gagnon.