Le peintre paysagiste canadien Tom Thomson (1877-1917) est fasciné par les nuages sous toutes leurs formes – nuages de tempête, nuages cotonneux des jours d’été ensoleillés, nuages de pluie ou de neige, ou, comme dans Coucher de soleil, nuages qui enflamment le ciel. Son intérêt constant pour les ciels, les nuages et les couchers de soleil atteint un sommet dans cette œuvre qu’il réalise au début de la période la plus prolifique et la plus accomplie (1915-1917) de sa brève carrière.
Les couchers de soleil rouge sang du peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944) font sensation au milieu des années 1880, après que l’éruption du volcan Krakatoa, en 1883, ait provoqué l’émission d’une énorme quantité de cendres volcaniques dans l’atmosphère et des couchers de soleil comme on n’en avait jamais vu. La nature apportera une aide semblable à Thomson en mai 1915, lorsque l’éruption volcanique du pic Lassen en Californie – la « grande explosion » – donnera lieu à de spectaculaires couchers de soleil dans l’hémisphère nord.
Thomson esquisse cette scène depuis un canot, presque au niveau de l’eau, avec l’univers qui l’entoure. Le coucher du soleil, illustré au moyen de teintes vives et d’une touche agitée, se reflète de tous ses feux dans le lac, ce qui en multiplie l’attrait, la magie et la puissance. Thomson peint non seulement des nuages cramoisis, mais derrière, un ciel d’un jaune-vert acide. Avec cette petite image, il prend des libertés et dépasse la simple documentation pour saisir un coucher de soleil dans tout ce qu’il a de lumineux, spectaculaire et éphémère.
Cette rubrique en vedette est extraite de Tom Thomson : sa vie et son œuvre par David P. Silcox.