L’artiste canadien-japonais Kazuo Nakamura (1926-2002) est l’un des membres fondateurs du célèbre Groupe des Onze (Painters Eleven). À travers divers corpus d’œuvres, Nakamura a cherché à révéler les lois universelles de la nature. Août, reflets du matin est un exemple remarquable de ses peintures de paysages emblématiques. La composition dépeint la vue d’un lac qui s’étend au loin jusqu’à la forêt sur le rivage, sa complexité provenant du délicat motif que forme le reflet des arbres et du ciel dans l’eau.
Nakamura peint des paysages depuis son internement et cette composition emprunte beaucoup aux conventions de cette période, telles que la ligne d’horizon en hauteur et le traitement des reflets. À partir de 1960, les reflets sur l’eau prennent une importance croissante en tant que symboles d’une réalité autre, cachée du monde visible. Nakamura inclut explicitement le mot « reflets » dans le titre de ses toiles de paysages, et ces « reflets » deviennent ultérieurement un thème dominant dans ses natures mortes et ses peintures de bloc comme Structure, Two Horizons (Structure, deux horizons), 1964.
L’artiste recourt ici à sa couleur fétiche bleu-vert, qui marie le vert luxuriant du feuillage au bleu de l’eau, puis du ciel. Cette palette est typique de l’ensemble de paysages auquel appartient Août, reflets du matin. Le résultat est presque monochromatique, une qualité que Nakamura attribue à l’art japonais. Sa technique – application légère de courtes touches de couleur –, combinée aux zones nues de la toile apprêtée, crée des variations de couleurs remarquables.
Cette rubrique en vedette est tirée de l’ouvrage Kazuo Nakamura : sa vie et son œuvre écrit par John G. Hatch.