L’artiste montréalaise Chun Hua Catherine Dong examine ce que l’appartenance à une diaspora signifie dans un monde où les technologies émergentes ont le potentiel d’échapper aux frontières géopolitiques. Après avoir émigré de Chine en 2002, Dong se tourne vers l’art comme moyen d’explorer l’expérience corporelle. Grâce à la performance, la photographie, la vidéo et la réalité virtuelle (RV), l’artiste produit de nombreuses séries d’œuvres axées sur son propre corps, misant sur sa présence physique pour favoriser les relations dynamiques avec d’autres êtres au sein d’espaces tant réels que virtuels.
Cette image saisissante fait partie de la documentation de l’artiste sur Reconnection (Reconnexion), une performance présentée sur les rives du Saint-Laurent dans Charlevoix, au Québec, alors que Dong participe à une résidence d’artiste au Musée de Charlevoix en 2021. Arborant un costume vibrant et élaboré rappelant ceux portés par les artistes de l’opéra de Pékin, Dong a effectué une série de gestes et de mouvements, avec différents objets et matériaux, tels des drapeaux, des pierres et du sable, tout en observant la Grande Muraille de Chine à l’aide d’un casque de RV.
Reconnexion fait appel à la RV pour exacerber le sentiment diasporique de l’enracinement physique dans un lieu tout en ayant un lien psychologique avec un autre endroit. Tandis que Dong fait face à la nostalgie – faisant remarquer que cette performance a constitué « une expérience émotionnelle » importante – son travail complexifie les récits typiques sur la diaspora comme la nostalgie d’un retour à la terre natale. Expérimentant avec le temps et le lieu, Dong fusionne les états d’être en mettant en scène la façon dont les diasporas portent des souvenirs et des histoires spécifiques d’un ailleurs en constante mutation.