Cette frise ornait l’atelier du paysagiste Homer Watson (1855-1936). Peu après son mariage en 1881, il loue, avec sa femme Roxa, la partie supérieure d’une maison solidement construite à Doon, en Ontario. Quand le couple achète la propriété toute entière en 1893, la carrière de Watson est florissante, et il profite de son revenu confortable pour agrandir son atelier et la maison. Il décore ensuite la portion agrandie et l’atelier d’origine d’une frise peinte qui fait, encore aujourd’hui, tout le tour des murs, juste en dessous du plafond.
La frise est un hommage à treize peintres paysagistes européens particulièrement admirés par Watson : Claude Lorrain (v.1600-1682), John Constable (1776-1837), Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875), Charles-François Daubigny(1817-1878), Narcisse Díaz de la Peña (1807-1876), Thomas Gainsborough (1727-1788), Meindert Hobbema (1638-1709), Jules Bastien-Lepage (1848-1884), Jean-François Millet (1814-1875), Salvator Rosa (1615-1673), Théodore Rousseau (1812-1867), J. M. W. Turner (1775-1851) et Jacob van Ruisdael (1628-1682). Chaque nom est superposé d’un ou (plus rarement) deux petits paysages réalisés par Watson dans le style de l’artiste. La frise de l’atelier est donc autant un clin d’œil personnel de Watson aux artistes qui ont enrichi son œuvre qu’une reconnaissance de la riche histoire de la peinture de paysage.
D’après Watson, tout art digne d’intérêt est fondé sur la tradition. La frise de son atelier offre la confirmation visuelle de cette conviction en rendant hommage aux peintres européens qu’il admire le plus – tout comme la majorité des autres peintres paysagistes canadiens du temps.
Cette rubrique en vedette est extraite de Homer Watson : sa vie et son œuvre par Brian Foss.