La défense noire 1932
Cette toile spectaculaire asseoit la réputation de Macdonald en tant que paysagiste canadien. Ce dernier se joint souvent à Fred Varley (1881-1969) pour effectuer des excursions de peinture au parc Garibaldi, dont ils s’efforcent de saisir toute la splendeur. Macdonald décrit « cette contrée incroyablement belle et encore inconnue des touristes, où […] les lacs sont d’émeraude pure, les glaciers sont zébrés de crevasses rose garance, turquoise et indigo, et les montagnes, noires, ocres et rouge égyptien ».
La défense sombre, qui se profile devant de saisissants nuages, fait contraste avec la vaste pente enneigée et la diagonale du glacier bleu-gris. Plus grande œuvre de Macdonald jusque-là, la toile dépeint un paysage majestueux. Bien que la répétition de petits éléments triangulaires d’inspiration Art déco à l’avant-plan – un vestige de sa formation en design – puisse sembler quelque peu inappropriée dans une œuvre qui aspire à la monumentalité, la toile réussit somme toute à représenter la grandeur sauvage de la Colombie-Britannique.
Immédiatement bien reçue, The Black Tusk (La défense noire) asseoit la réputation de Macdonald en tant que peintre de scènes canadiennes. Au cours de la décennie suivante, elle apparaît dans de nombreuses expositions au Canada et à l’étranger. En 1936, elle fait partie de l’Exhibition of Contemporary Canadian Painting, organisée par la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada), qui circule dans les Dominions méridionaux de l’Empire britannique, et trois ans plus tard, elle est choisie pour le volet canadien de l’Exposition universelle de New York. En 1941, Macdonald l’inclut dans sa première exposition individuelle à la Vancouver Art Gallery.