Plus neuf 1966

Jack Chambers, Plus neuf, 1966

Jack Chambers, Plus Nine (Plus neuf), 1966

Sérigraphie avec peinture à la main sur carton d’illustration, 25,1 x 37,8 cm

Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto 

En 1966 et en 1967, Chambers se consacre au cinéma et à la série des peintures dites argentées, des œuvres radicales peintes à la peinture d’aluminium, où il joue sur les effets visuels positif/négatif de la peinture pour rendre le mouvement. Ces surfaces provoquent un mouvement optique, un dynamisme amplifié ici par les trois suites de nombres qu’on ne peut s‘empêcher de voir comme incomplètes. Chambers fait bouger ces nombres en s’abstenant de résoudre les équations mathématiques dans les séquences de chiffres arabes, en haut à gauche, et en tronquant la série de chiffres romains qui défilent en dessous. Très connotative, la rangée de X évoque les nombres, le poison, la pornographie, voire une signature primitive. Nous sommes transportés de la zone des entiers vers une image moins abstraite et plus mondaine, à droite, par un signe d’égalité qui pointe, pour ainsi dire, en direction du portrait en buste d’un homme. Son visage assuré nous saisit. Ce n’est pas un membre du clan Chambers; la photo provient du magazine Saturday Night

 

En 1966, faire des emprunts à la culture visuelle publique est une pratique établie : Chambers a dit qu’il avait utilisé des photos d’un magazine de Nouvelle-Zélande pour les personnages de All Things Fall (Tout tombe). Cherche-t-il simplement des images prenantes dans les magazines, une pratique répandue à l’ère d’Andy Warhol (1928-1987), ou faut-il inférer davantage du contexte de présentation de cette image illustrant la pauvreté, soit un article au sujet de la pauvreté urbaine intitulé The Salvation Army’s First Hundred Years, de Jeannine Locke? Chambers a connu la pauvreté en Espagne; elle a façonné sa forte conscience sociale, mais il n’est pas du genre à prêcher. 

 

 

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