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Petit tableau orange II 1974

Petit tableau orange II

Gershon Iskowitz, Little Orange Painting II (Petit tableau orange II), 1974

Huile sur toile, 177,8 x 165,1 cm

Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Petit tableau orange II est une œuvre emblématique de la peinture mature de Gershon Iskowitz du milieu des années 1970, lorsque, après les diptyques de la série Uplands (Hauteurs), il revient souvent aux images à panneau unique. Ici, Iskowitz développe la masse d’ovoïdes de la suite Landscape (Paysage) de 1967 et les formes dynamiques de la série Hauteurs, mais les exprime sous un angle nouveau, comme s’il faisait un zoom sur une petite partie d’un tableau de Hauteurs.

 

Gershon Iskowitz, Seasons (Saisons), 1974, huile sur toile, 178 x 610 cm, Art Museum at the University of Toronto.

En même temps, Iskowitz explore des façons de    « découvrir » l’espace entre les bouquets de taches polychromes. De loin, les taches vives de bleu, de vert et de violet s’avancent et « flottent » sur un fond gris. À l’examen, les gris sont aussi des taches, peintes sur les zones colorées. Iskowitz inverse la convention de la perspective atmosphérique, où nous percevons des couleurs sombres au premier plan et des couleurs claires qui reculent au loin. Petit tableau orange II est l’une des rares peintures dans laquelle Iskowitz a utilisé le noir, mais avec parcimonie. Comme pour les peintures des séries Basses-terres et Hauteurs, il évoque un sens de mouvement, en haut, à travers et en bas du plan de l’image, sans ligne d’horizon.

Les années 1970 sont une décennie de grande productivité créatrice pour Iskowitz, qui suit maintenant une routine et une pratique disciplinées, en atelier. Peter Mellen décrit son processus de peinture comme intuitif, appliquant une couleur, puis une autre, pour atteindre l’équilibre structurel et l’harmonie selon ses propres conditions. Dans les mots d’Iskowitz : « Il n’y a pas d’explication. Je ne sais même pas comment le tableau sortira. » Pourtant, la couleur est une clé de voûte de son art : il contemple ses couleurs attentivement, il les mélange toujours lui-même et les cite fréquemment dans ses titres. Comme le dit l’artiste torontois Daniel Solomon (né en 1945) : « Iskowitz et Jack Bush sont les deux seules personnes [à Toronto] qui ont pensé spécifiquement à des relations de couleurs soigneusement construites et à la façon dont la peinture repose sur la surface d’une toile . »

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