Les Chutes de Lorette v. 1860
Sur le plan iconographique, Vincent s’est sans doute inspiré d’une des nombreuses œuvres picturales, gravées et photographiques, en circulation à l’époque, présentant le même point de vue en surplomb sur les chutes et le village de Lorette.
La scène dans Les Chutes de Lorette a sans doute donné lieu à un bricolage à partir d’icônes en circulation et d’un travail de mémoire. Vincent sépare la composition en deux : la partie gauche, dont la facture est plus empâtée, présente le sujet principal, une nature en mouvement, des chutes tumultueuses sous un ciel assombri, libéré partiellement par la lumière perçant les nuages; la partie droite, traitée de manière plus graphique, montre des architectures et des détails pittoresques : un drapeau britannique flottant sur le toit du moulin, une girouette, le clocher de l’église, un pont au loin. Les architectures sont rendues de manière schématisée, à l’aide d’une perspective cavalière. Ainsi, l’artiste a exploité, dans l’ensemble, plusieurs points de vue simultanés.