Automne, parc Algonquin 1916
Automne, parc Algonquin est un excellent exemple du style et de la puissance de Thomson au cours des derniers mois de sa vie. La composition est un miracle de simplicité : trois larges bandes traversant le panneau sur sa largeur sont entrecoupées de manière abrupte par un arbre chétif aux feuilles jaunes et par deux chicots plus longs, mais dépouillés.
Cette simple et sobre composition doit sa vitalité et son attrait aux deux taches d’un rouge vif appliquées au milieu du premier plan. Ces touches écarlates qui se détachent sur l’eau bleue (couleur que Thomson utilise rarement de cette manière) aident à établir la perspective, tout comme les jeunes arbres au premier plan que nous pouvons contourner du regard pour satisfaire notre curiosité. Les sombres collines, avec leurs bandes ocres et terre de Sienne le long de la rive, ancrent fermement le tableau.
Après la mort de Thomson, Lawren Harris (1885-1970) sélectionne cette esquisse dans la pile qui se trouve alors au Studio Building et inscrit au dos : « Réservée pour MacDonald ». Elle demeurera en possession de J. E. H. MacDonald (1873-1932), ami et mentor de Thomson, jusqu’à sa mort. Les membres du Groupe des Sept A. Y. Jackson (1882-1974), Arthur Lismer (1885-1969) et Fred Varley (1881-1969), de même que Harris et MacDonald, ont tous eu une influence sur la pensée et la peinture de Thomson. Ces deux derniers se sont avérés particulièrement importants pour son art, lui faisant lire des livres de poésie et des articles de revues, et discutant avec lui de l’art qu’ils avaient vu, admiré et créé.