Légende de l’Orient 1958
Dans ce tableau, Macdonald passe des références organiques qu’il emploie souvent dans ses œuvres non-objectives à un concept plus monumental du cosmos. Il continue toutefois à explorer l’espace négatif et positif ainsi que l’ambiguïté spatiale au moyen de la couleur et de l’imagerie abstraite. Ici, des formes définies aux lignes nettes remplacent les caractéristiques périmètres flous de formes flottantes des pièces comme Slumber Deep (Sommeil profond), 1957, avec son fond noir amorphe, ses rectangles rouges décalés et sa bande blanche décentrée qui ancre l’image. Par ailleurs, dans ce tableau et dans d’autres comme Contemplation, 1958, de saisissantes formes colorées quasi géométriques prédominent.
Imposantes et majestueuses, les formes de Legend of the Orient (Légende de l’Orient) sont plates et parallèles au plan pictural. Chaque zone de couleur, disposée en subtile tension avec ses voisines et avec le fond, conserve sa propre intégrité. Plates et simples, elles sont sans équivoque : de puissants éléments de couleur éclatante. Ce tableau de Macdonald et ceux réalisés à la même époque reflètent la confiance que lui inspirent ses œuvres et sa croyance en leur unicité. Lors de leur exposition à la Park Gallery de Toronto, à l’automne de 1958, il écrit à propos de cette pièce qu’elle est « décidément différente de tout ce qui se fait au pays ». Des offres d’exposition en Angleterre et au Texas confirment sa conviction que son travail mérite plus qu’un intérêt local.