Fantaisie russe 1946
Russian Fantasy (Fantaisie russe) est caractéristique des aquarelles automatiques pleinement achevées que réalise Macdonald entre 1945 et 1952. Elle témoigne de l’influence du style automatique qu’il a appris de l’artiste surréaliste et psychiatre britannique Grace Pailthorpe (1883-1971) et de son collègue, l’artiste-poète Reuben Mednikoff (1906-1972), en quelques mois d’études quotidiennes intensives durant l’automne de 1945. Selon un processus laborieux, et suivi de près par ses mentors, Macdonald apprend à libérer son esprit pendant qu’il crée dessins et peintures. Une fois un dessin terminé, ils l’encouragent à trouver et à extrapoler les images qui s’y dissimulent.
Par l’application de lavis successifs et la déclinaison du violet foncé jusqu’au bleu de Prusse, Macdonald obtient une richesse opulente. L’éclat de sa couleur crée une œuvre où la surface peinte respire. Faisant pivoter lentement le tableau de 360 degrés à mesure qu’il progresse, Macdonald dégage diverses créatures fantastiques et formations humoristiques de configurations abstraites. Puis, il agrémente la surface à l’aide d’un vocabulaire personnel de signes et de symboles hiéroglyphiques qu’il garde en mémoire depuis ses cours d’histoire de l’ornement. Au bout du compte, c’est la ligne qui unifie les éléments disparates plus picturaux de Fantaisie russe.
La structure de cette œuvre est digne d’intérêt du fait qu’il y retournera fréquemment dans les années à venir. Afin de remplir le rectangle, il encercle l’image centrale d’une forme fermée et irrégulière qui l’encadre sur le fond blanc. Macdonald semble travailler cette composition du centre vers la périphérie : non seulement remplit-il le rectangle à l’aide d’éléments structurels, mais il établit aussi une impression de mouvement grâce à un système de lignes exubérantes et de formes qui se prolongent.