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Place du marché 1910 

Helen McNicoll, Place du marché, 1910

Helen McNicoll, Marketplace (Place du marché), 1910
Huile sur toile, 63,8 x 77,3 cm
The Robert McLaughlin Gallery, Oshawa, Ontario

Helen McNicoll, Market in Brittany (Marché en Bretagne), v. 1913, huile sur toile, 81,3 x 66 cm, collection privée.

Dans l’œuvre Place du marché, les fruits et les légumes, librement peints de couleurs vives par McNicoll, évoquent les textures, les goûts et les odeurs d’une journée d’automne au marché. Les tons brillants du centre – des citrouilles ? – indiquent la maturité des produits. Le chaud soleil brille sur les constructions blanches d’en face, alors que l’étal lui-même demeure dans l’ombre. Ce jeu pictural de lumière et de chaleur se répercute textuellement, peut-être de manière humoristique, sur une enseigne d’un magasin français en arrière-plan, où on peut lire « Éclairage Chauffage ».

 

Au plan médian, un client examine les articles disponibles, tandis qu’une vendeuse occupée surveille ses marchandises. L’approche détachée habituelle de McNicoll prévaut. Elle ne donne aucun détail au spectateur au sujet des personnages ou du récit, et elle le situe en arrière-scène, dans le désordre régnant sur les pavés. L’impression finale est celle d’un moment passager de la vie quotidienne, capté par l’artiste, pour la postérité. Ainsi, l’œuvre est en cohérence avec la manière impressionniste adoptée par McNicoll.

 

Cependant, la foule dans Place du marché en fait une œuvre qui diffère de la majorité de celles de McNicoll, qui ne présentent d’ordinaire qu’une ou deux figures au maximum, et qui se jouent très peu dans un cadre urbain. Ceci est typique tant des impressionnistes femmes, qui sont plus limitées dans leur libre accès aux rues de la ville que ne l’étaient leurs collègues masculins, que des impressionnistes canadiens, qui, pour la plupart, montrent moins d’intérêt pour les scènes urbaines que leurs pairs français.

 

Place du marché est l’une des nombreuses toiles sur le thème des marchés ruraux, peintes par McNicoll en Bretagne et en Normandie, comme Market in Brittany (Marché en Bretagne), v. 1913, et In the Market, Montreuil (Au marché, Montreuil), v. 1912. Bien que les détails de son séjour en France demeurent incertains, il semble qu’elle y ait travaillé à plusieurs reprises. Les revues d’expositions canadiennes notent avec une certaine fierté que ses peintures, pour les saisons d’expositions de 1909-1910, ont été envoyées directement de France. Il n’y a étonnamment que peu de preuves qu’elle ait travaillé à Paris, alors capitale incontestée du monde de l’art. McNicoll a plutôt opté pour des emplacements sur la côte nord et dans le sud de la France et elle a rejoint une colonie d’artistes à Grez-sur-Loing, au sud-est de Paris, qui était populaire auprès des artistes impressionnistes américains et scandinaves.

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