Scène de campement d’été v. 1974

Pitseolak Ashoona, Scène de campement d’été, v. 1974

Pitseolak Ashoona, Scène de campement d’été, v. 1974

Crayon-feutre de couleur sur papier vélin

50,6 x 65,4 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Ce remarquable dessin constitue une belle illustration des détails naturalistes et de l’expression joyeuse qui font la gloire de Pitseolak. On y découvre l’artiste au faîte de ses pouvoirs.

 

Art Canada Institute, Pitseolak Ashoona, Summer Camping, c. 1960–65
Pitseolak Ashoona, Campement d’été, 1960-1965, mine de plomb sur papier, 48,5 x 64 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Il s’agit d’une des premières tentatives de Pitseolak de positionner des figures et des tentes dans un paysage, une scène qu’elle répétera et perfectionnera dans le dessin Scène de campement d’été, v. 1974.

Après des années de pratique, Pitseolak développe la capacité de placer ses figures dans le paysage. Dans Scène de campement d’été, une famille dans son campement et des voyageurs qui arrivent sont positionnés entre deux collines; les figures semblent à la fois habiter le paysage et en être des éléments constituants. Par le biais de son sens de l’observation et d’expérimentations graduelles, Pitseolak parvient à nous montrer les strates et les collines du territoire autour de Cape Dorset — Kinngait, le nom inuktitut de Cape Dorset signifie d’ailleurs « grandes collines ». Un autre Inuit se tient à l’affut d’animaux marins, le harpon en main, entouré de quelques-uns des oiseaux qui migrent par milliers à Qikiqtaaluk (île de Baffin) par temps doux. Faisant preuve d’une grande attention au moindre détail, Pitseolak représente les tentes faites de peaux de phoques barbus, le sac que porte le chien, de même que les accessoires du chasseur. Des morceaux de pitsik (poisson séché) sont suspendus entre les deux tentes, où les femmes profitent d’un moment de répit pour bavarder.

 

Plusieurs dessins de Pitseolak, y compris Scène de campement d’été, v. 1960-1965, communiquent l’essence de la vie de campement, qui incarne une sensibilité inuite axée sur l’esprit de communauté et de coopération. Non seulement Pitseolak cherche-t-elle ici à représenter les savoirs pratiques, mais aussi à documenter les valeurs moins tangibles qui font partie du mode de vie traditionnel, telles que l’importance de tout partager, qu’il s’agisse des tâches, de la nourriture ou des abris.

 

Ce que Scène de campement d’été a de remarquable, c’est que Pitseolak parvienne à y créer cette scène d’une grande densité au moyen d’une palette très limitée : des bruns, du gris et du vert olive, rehaussés de touches de jaune et de bleu turquoise. Comme c’est le cas de nombreuses autres œuvres réalisées au moyen de crayons-feutres, les couleurs ont quelque peu pâli, notamment le vert olive de la toundra; pourtant, l’amour de l’artiste pour la couleur et ses souvenirs des étés passés sur les territoires y sont encore palpables.

 

 

 

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