D’une fenêtre d’en haut, l’hiver v. 1950-1951
D’une fenêtre d’en haut, l’hiver est le couronnement des vues intérieures et extérieures caractéristiques de l’œuvre de FitzGerald à un point tel que le critique d’art Robert Ayre le surnomme « l’homme qui regarde par la fenêtre. » Ici, le point de vue de l’artiste est celui d’une fenêtre au grenier donnant sur sa cour au 160, rue Lyle, à Winnipeg. Une peinture à l’huile, Oakdale Place (Place Oakdale), v. 1950, et donc datant de la même période, montre la vue directement en face de la maison de son voisin, mais la maison n’est que partiellement visible dans D’une fenêtre d’en haut, l’hiver.
FitzGerald est d’abord fasciné par la vue oblique du grand arbre à l’extérieur de la fenêtre de l’étage supérieur, qu’il capture dans un dessin au crayon, Big Tree (Gros arbre), avril 1950. L’arbre est conçu avec les traits de crayon courts distinctifs de l’artiste qui ont tendance à produire un effet abstrait lorsqu’observés de près. Lors de la planification de l’œuvre à l’huile, FitzGerald a fait au crayon une esquisse grossière des principaux éléments de composition sur une feuille de papier d’environ la moitié de la taille de la toile destinée à la peinture.
D’une fenêtre d’en haut, l’hiver est une étude de contraires formels. Le tracé irrégulier des branches d’arbre et de leurs interstices est juxtaposé à la linéarité de l’appui de fenêtre et à la géométrie de la jarre. Pourtant, les vues extérieure et intérieure sont unies par une palette limitée et des modulations tonales qui animent les deux mondes. Comme l’interaction entre les éléments organiques et géométriques de La maison du docteur Snyder, 1931, une vingtaine d’années plus tôt, D’une fenêtre d’en haut, l’hiver montre un équilibre harmonieux entre le naturel et l’abstrait qui caractérise ce chef-d’œuvre devenu classique. Avec ce tableau, jamais FitzGerald n’a aussi bien exprimé comment l’environnement familier reflète son propre esprit calme et contemplatif.