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Vue de l’hôpital Victoria, deuxième série 1969-1971

Greg Curnoe, Vue de l’hôpital Victoria, deuxième série, 1969-1971

Greg Curnoe, View of Victoria Hospital, Second Series, February 10, 1969–March 10, 1971 (Vue de l’hôpital Victoria, deuxième série, 10 février 1969 – 10 mars 1971)
Plexiglas, métal, encre à tampon, papier peint, huile et graphite sur contreplaqué; haut-parleurs, bande magnétique audio et magnétophone; texte imprimé dans un cahier de huit pages, 243,8 x 487 cm
Musée des beaux-arts du Canada

Art Canada Institute, Greg Curnoe, View of Victoria Hospital from Curnoe’s studio window, c. 1974
L’hôpital Victoria vu à partir de l’atelier de Curnoe, v. 1974, photographie de Greg Curnoe. Remarquez la bouteille de Bromo-Seltzer accrochée devant la fenêtre qui est reproduite sur Vue de l’hôpital Victoria, deuxième série.

Les fenêtres du nouvel atelier de Greg Curnoe au 38, rue Weston à London lui permettent de voir l’hôpital Victoria situé de l’autre côté de la rivière Thames. En plus de dominer le paysage, cet immeuble est l’endroit où lui-même et bon nombre de ses amis et de membres de sa famille ont vu le jour ou sont morts. Il réalise quatre séries sur ce thème. La première est la monumentale Vue de l’hôpital Victoria, première série : nos 1-6. Celle que l’on voit ici, la deuxième, est réalisée immédiatement après la première, tandis que les troisième (deux enregistrements sonores de 1969) et quatrième (deux croquis réalisés pour la deuxième série et collés ensemble) complètent cette exploration multimédia des vues de l’édifice.

 

Vue de l’hôpital Victoria, deuxième série est une représentation peinte de la vue à travers deux carreaux d’une fenêtre de l’atelier, accompagnée d’une bande audio diffusée par des haut-parleurs insérés dans les angles supérieurs du tableau et d’un texte de huit pages dactylographié en lettres majuscules (la casse de prédilection de Curnoe). Le texte, associé aux nombres sur le tableau, consigne l’heure et la date des scènes vues par sa fenêtre au cours des deux années qu’il consacre à la réalisation de cette œuvre. En fait, le texte est un journal où il note avec une extrême minutie ses observations quotidiennes : les lumières qu’il voit la nuit; les oiseaux et insectes qui passent par là; les nuages; les fenêtres des chambres où l’artiste Jack Chambers (1931-1978), le père de Curnoe et d’autres patients sont hospitalisés; les automobiles et les pelles à vapeur.

 

Les couleurs vives en aplat sont choisies arbitrairement. Une bouteille de Bromo-Seltzer bleue est suspendue à l’intérieur du cadre de fenêtre, et le meneau, que Curnoe a presque oublié d’ajouter, divise le tableau de haut en bas. Le spectateur qui s’approche et s’éloigne de cette œuvre de grandes dimensions vit une expérience à trois niveaux simultanément : il lit, il regarde et il écoute.

 

Chambers peint sa propre version de l’hôpital Victoria à partir d’une photographie qu’il a prise sur le toit de l’atelier de Curnoe. Les deux artistes commencent leurs tableaux respectifs dans l’atelier de Curnoe, dos à dos, mais Chambers se voit contraint d’achever le sien chez lui quand la leucémie commence à l’affaiblir. Ces œuvres proposent deux approches très différentes d’un thème « régionaliste ».

 

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