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Un tiroir plein d’objets 1961

Greg Curnoe, Un tiroir plein d’objets, 1961

Greg Curnoe, Drawer Full of Stuff (Un tiroir plein d’objets), 1961
Assemblage sur bois (objets trouvés dans un tiroir en bois peint), 16 x 30,4 x 36,5 cm
Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Art Canada Institute, Greg Curnoe, Self-Portrait from “Art Store Fixture,” 1961
Greg Curnoe, Autoportrait provenant de « montage de magasin d’art », 1961, encre et collage, 30 x 25 cm, Museum London.
Art Canada Institute, Greg Curnoe, A Pair of Drawers, 1961
Greg Curnoe, Deux tiroirs (A Pair of Drawers), 1961, huile sur construction de bois, 56 x 56 x 152 cm, emplacement inconnu.

Un tiroir plein d’objets est un excellent exemple de l’intérêt que manifeste Greg Curnoe pour le dadaïsme dès le début de sa carrière. Ce ready-made dans la tradition du Français Marcel Duchamp (1887-1968), l’un des artistes les plus influents du vingtième siècle, est en fait un tiroir de cuisine obtenu d’un ami, que Curnoe a rempli de « cossins » de son quotidien. Le relevé détaillé des trente et un objets qu’il contient témoigne du penchant de Curnoe à dresser des listes. On y trouve des articles disparates comme le « rouleau pour papier peint laissé par grand-père Porter » ou encore la « bombe aérosol de mousse à raser de l’armoire à pharmacie (en bon état) ». Curnoe accorde une grande valeur aux « trucs » de son histoire personnelle et toute sa vie, il les intégrera dans ses œuvres.

 

Cette œuvre fait partie de An Exhibition of Things, la première exposition individuelle de Curnoe, présentée à London en 1961 et, immédiatement après, à la Isaacs Gallery de Toronto. L’expert du dadaïsme Michel Sanouillet décrit ainsi cette œuvre dans un commentaire sur cette célèbre exposition de groupe néo-Dada qui n’aura jamais de nom : « Greg Curnoe exhibe un génie stimulant et une approche rafraîchissante. Il a rapporté de London en Ontario, une ville dadaïste des plus improbables, un tiroir rempli de bidules de toutes sortes comme ceux que nous cachons à la vue des visiteurs dans les recoins inaccessibles de nos élégantes résidences dignes des magazines de décoration. […] L’œuvre témoigne d’une réaction saine à une forme funeste de conservatisme étouffant qui se manifeste dans la plupart des cercles artistiques du pays. »

 

On peut imaginer les hochements de tête des visiteurs incrédules lorsque cette œuvre a été exposée pour la première fois dans la galerie d’art d’une bibliothèque de l’est de London… 

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