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Sans titre 1962

Sans titre

Gershon Iskowitz, Untitled (Sans titre), 1962
Encre sur papier
33,4 x 26,2 cm

Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Dans des dessins tels que Sans titre, 1962, Iskowitz explore ses idées sur le style et la technique artistiques. Après avoir emménagé dans son nouveau studio de l’avenue Spadina, il emprunte une direction inédite dans son travail qui semble être pointilliste en apparence. Rien n’indique cependant qu’Iskowitz copie les techniques développées par l’artiste français du dix-neuvième siècle Georges Seurat (1859-1891). En réalité, si Iskowitz développe une forme exagérée de cette manière dans sa peinture, ses dessins conservent toutefois un sens de l’ordre et de la structure.

 

Gershon Iskowitz, Untitled – Rushing Water (Sans titre – eaux tumultueuses), 1955, huile sur toile, 45 x 61 cm, collection privée.

Les premiers de ces paysages datent de 1952 et se distinguent de ses croquis de rue. Certains d’entre eux sont gestuels avec des hachures croisées audacieuses, qui peuvent être liées à des peintures de l’époque, telles que Untitled – Rushing Water (Sans titre – eaux tumultueuses), 1955. Iskowitz applique cette nouvelle technique à quelques dessins de portraits, mais les œuvres les plus réussies sont les paysages, une façon de continuer à représenter ou « enregistrer » la nature au fur et à mesure que ses peintures deviennent totalement abstraites.

 

Comme ses peintures réalisées à partir de 1960 environ, ce dessin est une invention d’atelier, une vision idéalisée. Disparue la facture lyrique typique de ses tableaux antérieurs, remplacée par de courts traits de stylo qui contrôlent à la fois la profondeur et la perception de l’image. En utilisant aussi peu d’informations visuelles que possible, Iskowitz réalise une image ordonnée et reconnaissable. Le sujet est distinctement canadien — une scène du paysage ontarien. En 1962, Iskowitz maîtrise la composition des formes en regroupant de petites touches de couleur pure. Il évoque les motifs en variant l’intensité et l’espacement des marques et, en tant que spectateurs, nous complétons l’image et pénétrons dans le paysage.

 

Pendant la majeure partie de sa carrière, Iskowitz expose ses peintures en couleurs et ses aquarelles, mais le dessin demeure une activité parallèle importante pour lui, réservée à l’atelier. En 1981, il demande à la Galerie Moos d’exposer un groupe d’œuvres de 1980. La technique qu’il a développée dans les années 1960 est maintenant réifiée et minimale, la densité étant rendue en variant l’espacement des marques. Toutes les œuvres sont intitulées Landscape (Paysage) et sont numérotées. Ces paysages tardifs témoignent de sa compréhension unique de l’univers visuel et de ses aptitudes de dessinateur.

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