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Tête amérindienne I 1941

Tête amérindienne I, 1941

Françoise Sullivan, Tête amérindienne I, 1941
Huile sur panneau, 30 x 28,5 cm
Collection de l’artiste

Tête amérindienne I est le portrait d’une jeune fille autochtone que Sullivan rencontre en 1941, alors qu’elle est en visite chez son amie Louise Renaud (née en 1922) et sa famille à leur maison de campagne, au bord du lac Ouimet dans les Laurentides, au nord de Montréal. Comme elle se remémore : « C’était une merveille pour moi de pouvoir peindre cette petite fille et sa sœur. »

 

Tête amérindienne II, 1941, par Françoise Sullivan.
Françoise Sullivan, Tête amérindienne II, 1941, huile sur panneau, 45 x 41 cm, collection de l’artiste.

Le visage de l’enfant, aux yeux sombres et perçants et aux lèvres rouge rubis, occupe la plus grande partie de la composition. Le portrait se détache d’un arrière-plan qui rappelle les motifs décoratifs tissés des peuples autochtones. Sullivan campe le visage de son sujet par de larges traces de peinture rouge, violette et bleue. Son usage de la couleur — emprunté aux maîtres modernes français, particulièrement Pierre Bonnard (1867-1947), Henri Matisse (1869-1954) et André Derain (1880-1954) — est en fait, paradoxalement, un hommage aux peuples autochtones qui avaient su, de manière ancestrale, intégrer l’art et les motifs décoratifs dans tous les aspects de leur vie, incluant l’ornementation de leur corps.

 

Cette peinture à l’huile de petit format a été faite pendant la première année des études de Sullivan à l’École des beaux-arts de Montréal. Elle l’expose au printemps 1943, dans le cadre de la première exposition de groupe à laquelle Sullivan participe, Les Sagittaires, à la Dominion Gallery of Fine Art (Galerie Dominion) de Montréal. Le sujet se démarque parmi les portraits exposés par beaucoup d’autres artistes, figurant des membres de leur famille ou de leur cercle d’amis. Il témoigne du désir de Sullivan d’échapper aux contraintes sociales bourgeoises en s’identifiant à l’Autre, par le recours à des techniques ou à des motifs inspirés de traditions non-européennes, une tendance alors appelée « primitivisme ». Cette œuvre est l’une des favorites de Sullivan, réalisée lors de ses années d’étude; elle ne l’a jamais vendue et la conserve encore dans son atelier.

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