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Promenade entre le Musée d’art contemporain 1970

Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, 1970

Françoise Sullivan, Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, 1970
Trente-deux tirages à la gélatine argentique et une carte, chaque photographie et la carte : 26,6 x 26,6 cm

Musée des beaux-arts de Montréal

En 1970, Françoise Sullivan marche du Musée d’art contemporain de Montréal, alors situé à la Cité-du-Havre, jusqu’au Musée des beaux-arts de Montréal sur la rue Sherbrooke après avoir traversé le port historique de Montréal et le cœur du centre-ville. Cette performance a été la première de ce qui allait devenir une série de promenades documentées par l’artiste.

 

Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, 1970, par Françoise Sullivan.
Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, 1970, tirage à la gélatine argentique, 26,6 x 26,6 cm, Musée des beaux-arts de Montréal.
Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, 1970, par Françoise Sullivan.
Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, 1970, tirage à la gélatine argentique, 26,6 x 26,6 cm, Musée des beaux-arts de Montréal.

La documentation de l’œuvre comprend trente-deux photographies carrées en noir et blanc et une carte de la ville sur laquelle le chemin parcouru par l’artiste est tracé. Sullivan a elle-même capté les images, adhérant à une règle qu’elle s’est auto-imposée : à chaque fois qu’elle arrive à un carrefour, elle doit photographier ce qui est directement devant elle, ignorant autant que possible les impulsions subjectives et les préoccupations esthétiques. Les images montrent des bâtiments, des routes, des véhicules, des enseignes publicitaires et des panneaux de signalisation, mettant en évidence la complexité visuelle de l’environnement et suggérant que la culture réside dans ce qui se passe à l’extérieur des institutions culturelles tout autant que ce qui existe à l’intérieur de celles-ci.

 

Dans les années 1970, beaucoup d’artistes remettent en question le rôle de l’art, sa marchandisation, et l’accumulation, qu’ils estiment injustifiée, d’œuvres dans les collections des musées. Ces artistes cherchent aussi à se libérer de traditions artistiques jugées stériles. Bien que Sullivan soit d’accord avec cette position, elle est toutefois inconfortable avec l’idée suggérée par ses collègues artistes que les musées ne sont plus nécessaires. Sa réponse à cette impasse l’a éloignée de la sculpture et poussée à explorer des façons de faire de l’art qui ne reposent pas sur la fabrication d’objets, tout en réaffirmant son appréciation des musées et leur situation privilégiée comme lieux où les idées sur l’art peuvent être développées et appréciées. Pour Promenade entre le Musée d’art contemporain et le Musée des beaux-arts de Montréal, Sullivan puise dans sa précédente formation de danseuse; c’est ce qui lui permet d’élaborer la pratique originale d’un art performatif centré sur le corps de l’artiste et sur sa relation à son environnement social et culturel. Ainsi, les promenades de Sullivan la ramènent à ses improvisations dansées sur le thème des saisons de 1947 et 1948.

 

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