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Un automne en France 1911

Emily Carr, Un automne en France, 1911

Emily Carr, Autumn in France (Un automne en France), 1911

Huile sur carton, 49 x 65,9 cm

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Art Canada Institute, Emily Carr, French Knitter (La Bretonne), 1911
Emily Carr, Tricoteuse française (La Bretonne), 1911, huile sur toile, 55,2 x 45,7 cm, collection privée.

Empreint d’assurance et tourmenté, Un automne en France représente un paysage de Bretagne. Sa réalisation marque un bond prodigieux dans le développement de Carr. Elle ne s’attarde plus aux menus détails et peint à grands coups de pinceaux affirmés, à la manière du postimpressionnisme, pour suggérer un mouvement d’ensemble. Elle crée une structure cohérente tout en saisissant les rythmes et les principales transitions dans le vaste paysage. « Je parcourais la campagne à pied, mon sac à croquis au dos », écrira-t-elle plus tard au sujet de ce séjour en France. « Les champs étaient très beaux. Ils ressemblaient à une courtepointe aux couleurs vives posée entre les blés d’un rouge mordoré, l’avoine pâle et fraîche, la terre pourprée fraîchement retournée, l’herbe très verte, et des rangées d’arbres soigneusement émondés. » Les explorations de Carr à la campagne l’amènent à comprendre comment elle devrait représenter l’unité, la vitalité et la structure du paysage en se préoccupant moins d’un rendu naturaliste. Elle gagne en assurance sous la tutelle de Harry Phelan Gibb (1870-1948), un Britannique établi à Paris, qui lui confie : « Eux ne savent pas ce qu’ils cherchent, mais vous, vous le savez. »

 

À l’extérieur de Paris, Carr travaille du matin au soir, en plein air, dans les champs ou les bois, et même dans les maisons des paysans. Elle peint et dessine des scènes de la vie rurale en Bretagne, comme Tricoteuse française (La Bretonne), 1911. Gibb admire sa ténacité, mais l’exhorte à se reposer. Quand elle détruit les œuvres qu’elle juge inadéquates, il lui dit : « Voilà pourquoi j’aime vous enseigner! Vous n’hésitez pas à abîmer ce que vous faites de mieux, pour trouver quelque chose d’encore meilleur! » Et lorsqu’elle se plaint de l’isolement artistique qui l’attend au Canada, il réplique : « Tant mieux! […] Votre Indien silencieux vous en apprendra plus que tout le jargon artistique. »

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