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Sans titre No3 1974

Sans titre no 3

Agnes Martin, Untitled #3 (Sans titre no 3), 1974
Acrylique et graphite sur toile, 182,9 x 182,9 cm
Des Moines Art Center, Iowa

© Agnes Martin / SOCAN (2019)

Après avoir abruptement quitté New York et le monde de l’art en 1967, et au terme d’une escapade routière d’un an et demi, Martin refait surface au Nouveau-Mexique en 1968. Elle s’établit sur une mesa près du village de Cuba et vit six ans dans ce paysage combien superbe mais difficile. En 1974, elle renoue avec la peinture et en 1975, elle est prête à exposer une nouvelle série d’œuvres à la Pace Gallery de New York.

 

Agnes Martin avec Arne Glimcher devant son atelier à Cuba, Nouveau-Mexique, 1974, photographie de Fred Mueller.

Sans titre no 3 est l’un des premiers tableaux qu’elle a faits après cet intermède de six ans. Elle y maintient la structure générale élaborée pour ses grilles des années 1960 — le format carré de six pieds, la composition à l’acrylique et au graphite — mais introduit plusieurs nouveaux éléments dignes d’intérêt. Alors que la quasi-totalité des toiles réalisées entre 1964 et 1967 superposent une grille tracée au graphite à un fond monochrome, Sans titre no 3 innove par l’utilisation d’une base multicolore qui évolue ensuite vers le motif des bandes. Six grands rectangles (deux rouges et quatre bleus) orientés à la verticale et de taille identique se déploient sur un fond blanc, chacun séparé par une fine ligne blanche. Le contour de chaque rectangle est tracé au graphite. Les rectangles rouges et bleus sont peints en couches légères, donnant l’apparence d’une décoloration causée par le soleil. L’orientation verticale, d’abord vue dans Tundra (Toundra), 1967, a été reprise ici, mais annonce désormais une nouvelle direction.
    
Martin évoque ce développement artistique en ces termes : « Les tableaux de ma première exposition, quand je me suis remise à la peinture, étaient tous verticaux. Je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas expliquer ce bond de mon inspiration. Je devais faire tout ce qui m’était dit. Comme tout le monde. » Martin a souvent discuté de son inspiration et admet quelquefois que des voix lui disent de faire les choses d’une certaine manière. L’ajout de bandes verticales, plus tard horizontales, a finalement caractérisé la production de Martin postérieure aux grilles, et ce, jusqu’à la fin de sa carrière. Sans titre no 3 a été présentée lors de son exposition à la Pace Gallery en 1975.

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