Portrait d’Ashoona v. 1970

Pitseolak Ashoona, Portrait d’Ashoona, v. 1970

Pitseolak Ashoona, Portrait d’Ashoona, v. 1970

Crayon-feutre de couleur sur papier vélin

27,6 x 20,5 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Art Canada Institute, J. Dewey Soper, Portrait of My Guide, Baffin Island, 1976
J. Dewey Soper, Portrait de mon guide, île de Baffin, 1976, aquarelle sur papier, Arctic Institute of North America, Université de Calgary . Il ajoute la moustache caractéritique d’Ashoona, absente de la photo, mais que l’on retrouve dans le dessin que Pitseolak réalise de son mari.
Art Canada Institute, Portrait of Ashoona taken when he was a guide for J. Dewey Soper, 1929
Portrait d’Ashoona, pris alors qu’il sert de guide à J. Dewey Soper, 1929. Photographie de J. Dewey Soper. L’aquarelle réalisée en 1976 par Soper, représentant Ashoona, est basée sur cette photo.

L’exceptionnel portrait que Pitseolak réalise de son mari, Ashoona, vient contredire une conception erronée et pourtant très répandue dans les années 1950 et 1960, voulant que les artistes inuits ne se représentent pas ni ne représentent d’autres personnes dans leurs œuvres. Bien que le dessin ne contienne aucun caractère syllabique permettant d’identifier le sujet, la moustache et la barbe distinctives suggèrent qu’il s’agit d’une personne en particulier. Le fils de Pitseolak, Namoonie confirmera plus tard à l’auteure Dorothy Harley Eber que c’était ici l’intention de sa mère de réaliser un portrait d’Ashoona.

 

Une photographie d’Ashoona, prise par J. Dewey Soper dans les années 1920, permet une comparaison avec la figure dans le dessin de Pitseolak. Bien que la photo représente Ashoona imberbe et plus jeune, la figure dessinée par Pitseolak nous révèle des similitudes au niveau des yeux et du front. Au-delà de toute représentation physique, Pitseolak saisit également le caractère espiègle d’Ashoona, qui se touche ici le nez avec la langue. Par ce détail cocasse, ce portrait nous en dit plus long sur Ashoona que ne le fait la photo.

 

Tandis que les portraits dessinés saisissent l’apparence du modèle, ils nous révèlent également quelque chose au sujet de l’artiste. Ce portrait d’Ashoona communique les sentiments de Pitseolak à l’égard de son mari, qui décède durant la première moitié des années 1940, soit bien avant qu’elle ne devienne artiste. Dans ses portraits, tout comme dans ses scènes de campements et ses paysages, Pitseolak trouve le moyen de revivre le passé et, surtout, de se remémorer des êtres chers.

 

 

 

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