Sans titre (Figure solitaire dans un paysage) v. 1980
Ce dessin constitue un exemple particulièrement éloquent des œuvres de maturité de Pitseolak. Ses dessins du début des années 1980 — les dernières années de sa vie — sont de dimensions plus modestes et emploient une palette plus sobre composée de gris, de verts et de bruns clairs. Empreintes d’une grande quiétude, ces images distillent ses sujets de prédilection, mais sont tout aussi captivantes que ses œuvres antérieures.
Pitseolak ne cesse jamais de dessiner durant ses dernières années : « Après la mort de mon mari, je me sentais très seule et indésirée; de réaliser des estampes [dessins] est ce qui me donnait le plus de bonheur depuis sa mort. Je vais continuer de dessiner jusqu’à ce qu’on me dise d’arrêter. Si personne ne me dit d’arrêter, je ferai des dessins aussi longtemps que ma santé le permet. Si je le peux, je continuerai même après ma mort », dira-t-elle.
Aux niveaux du style et du ton, Figure solitaire dans un paysage diffère de ses œuvres bien connues des années 1970. La figure solitaire d’une femme est assise et contemple un cairn de pierre se trouvant au loin. L’exubérance des dessins représentant les nombreuses activités et les déplacements des gens et des animaux fait désormais place à un climat de tranquillité empreint de nostalgie. L’attention est attirée vers la femme avec sa canne de marche et vers le cairn. Il est probable que Pitseolak pense ici à sa propre vie et que le cairn représente la stèle funéraire de son mari, Ashoona, qui est toujours visible à Netsilik.