L’enclos à bisons v. 1846-1849

Paul Kane, L’enclos à bisons, v. 1846-1849

Paul Kane, L’enclos à bisons, v. 1846-1849

Huile sur papier cartonné, 21,9 x 35 cm

Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Art Canada Institute, Paul Kane, Buffalo Hunt Studies, 1846
Paul Kane, Études pour Chasse au bison, 1846, crayon sur papier, 13 x 8 cm, Musée royal de l’Ontario, Toronto.

L’enclos à bisons se prête tout autant aux questions liées au mécénat artistique qu’à celle de l’approche de Kane face à un sujet qui l’intéresse profondément. L’artiste est fasciné par les bisons des Plaines, auxquels il consacrera de nombreux tableaux.

 

La présente peinture, qui dépeint des bisons que l’on achemine vers un enclos où ils seront abattus, est une des quatorze toiles réalisées pour Sir George Simpson, le gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), qui autorise et facilite le voyage de Kane dans le territoire contrôlé par la CBH. Simpson a l’intention de montrer ces peintures dans une salle qu’il conçoit comme un « musée de curiosités indiennes » et semble particulièrement intéressé par les images que Kane réalise pour lui. Simpson n’hésite pas à formuler des directives à l’artiste quant à la façon de traiter le sujet, lui indiquant que les bisons devraient être montrés de profil, de manière à « donner une meilleure idée de l’apparence des animaux ». Kane acquiesce à sa requête, mais en choisissant de montrer la scène de côté et d’un point de vue surélevé, ce qui lui permet de mieux distiller les composantes essentielles de l’événement pour en faire un récit pictural : la course affolée du troupeau est canalisée par les chasseurs autochtones (à cheval et à pied) le long d’un étroit passage menant à un enclos où un autre homme, perché sur un arbre, « pousse un chant invoquant le succès de l’entreprise ». 

 

Curieusement, le journal que Kane tient durant cette expédition ne fait nulle part mention du fait qu’il aurait assisté à cette chasse, indiquant simplement qu’il a vu l’enclos contenant les restes d’un abbatage. Il semble que Kane s’est fié sur des comptes rendus verbaux pour réaliser cette œuvre, qui est une image composite basée sur divers croquis — de bisons, de figures, du paysage — et sur un dessin détaillé au crayon qui correspond de près à cette version.

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