Nature morte en 8 appels 1985

Michael Snow, Nature morte en 8 appels, 1985

Michael Snow, Nature morte en 8 appels, 1985

Installation : 8 tapis, pattes de table en bois, 8 chaises en bois, 8 transmissions d’hologrammes dans des cadres de métal, éclairage à la lumière blanche; env. 1,52 m de long; tapis : 259 x 182 cm; hologrammes : 71 x 1 cm

Musée des beaux-arts de Montréal 

Pour le critique québécois Gilles Rioux, l’exposition holographique de Michael Snow, The Spectral Image, présentée à l’Expo 86 à Vancouver, est l’équivalent contemporain du Pavillon du réalisme, montée par Gustave Courbet (1819-1877) à l’Exposition universelle de 1855 à Paris. Snow conçoit cette œuvre d’art comme une installation sculpturale unifiée dans laquelle il inclut des photographies, des objets tridimensionnels, des hologrammes et une boutique mécanique repensée. Nature morte en 8 appels, une œuvre combinant du vrai mobilier et des parties de mobilier avec des natures mortes holographiques, fait partie de ce complexe « réaliste ».

 

Snow fait ce que le photographe et le cinéaste voient comme une transition naturelle vers l’holographie au milieu des années 1980, et produit des œuvres individuelles et des installations monumentales. Le caractère fantomatique de l’image holographique l’intrigue, tout comme son immédiateté. Dans Nature morte en 8 appels, le spectateur est invité à contempler une scène quotidienne ordonnée : une lampe, un téléphone à cadran, une tasse et une soucoupe, une cuillère, un crayon, des clés et des lunettes. Alors que le spectateur passe devant les objets, cette banalité domestique est bouleversée. Toutes choses (les choses réelles) étant égales par ailleurs, les éléments dans la nature morte holographique volent dans les airs et, en fin de compte, s’autodétruisent devant ses yeux.

 

La nature morte traditionnelle, maintenant enchantée et rebelle, rappelle le premier film de Snow, une brève animation intitulée A to Z, 1956, réalisée par le déplacement et la photographie d’éléments découpés sur le banc d’animation. Dans A to Z, le mobilier commence à s’étreindre. Cette espièglerie se poursuivra dans une installation vidéo, Serve, Deserve, 2009, qui montre un repas servi dans un restaurant. Cette nature morte fluide arrive après l’attente habituelle dans un restaurant, coule sur la surface de projection et, avec tout autant de fluidité, disparaît. On ne laisse aucun pourboire après ce repas sans fin.

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