Femme avec caméra en plein air v. 1917
L’expérience acquise dans le monde de l’art commercial par Lionel LeMoine FitzGerald lorsqu’il est jeune homme contribue à sa formation en tant qu’artiste. Au cours de ses neuf années de travail dans le domaine, FitzGerald se familiarise avec les images publicitaires de Coles Phillips (1880-1927) et McClelland Barclay (1891-1943), dont les illustrations de femmes branchées sont omniprésentes sur les couvertures et dans les pages de périodiques populaires tels que LIFE, Good Housekeeping, The Saturday Evening Post, et Ladies’ Home Journal.
Pour son édition de juin 1917, le magazine Motor in Canada présente en couverture une aquarelle de FitzGerald figurant une golfeuse qui regarde un paysage. L’image d’une femme contemporaine, élégante et à l’extérieur, a sans doute interpellé FitzGerald, puisqu’elle est devenue le sujet de l’une de ses premières grandes peintures, Femme avec caméra en plein air. Son idée de départ est d’abord exprimée dans le petit croquis d’une figure féminine debout dans un paysage portant un chapeau à larges bords et tenant une caméra. La source ultime de cette image tient dans une illustration de la T. Eaton Company Limited de Winnipeg qui faisait la publicité des caméras Ansco et que FitzGerald avait conservée parmi divers documents.
La caméra du tableau ressemble à une caméra pliante de poche Ansco, disponible à la vente chez Eaton, à cette époque. L’empressement de FitzGerald à représenter une caméra dans un si important premier tableau questionne le rôle qu’a pu jouer la photographie dans son art. Irene Heywood Hemsworth (1912-1989) rappelle que FitzGerald a emprunté la caméra Leica d’Arnold Brigden (1886-1972) et savait comment développer et imprimer ses propres négatifs; elle note de plus qu’il enregistrait méticuleusement l’heure et le type de lumière à l’endos de chaque épreuve. Le rôle de la photographie dans le travail de FitzGerald, à la fois en tant que forme d’art et comme aide-mémoire, mérite d’être approfondi en fonction des exemples de photographies conservées dans les archives de FitzGerald.