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Aube 2003

Takao Tanabe, Aube, 2003

Takao Tanabe, Dawn (Aube), 2003
Acrylique sur toile, 137,5 x 304,7 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Aube, une vue monumentale et dramatique de deux îles solitaires sous un ciel ombreux, montre plusieurs rayons de lumière spectaculaires qui percent les nuages sombres et reflètent sur l’océan. L’artiste et conservateur Jeffrey Spalding (1951-2019), ami de longue date de Tanabe, voit dans cette œuvre la quintessence du corpus plus récent de l’artiste consacré à la côte de la Colombie-Britannique, ainsi qu’un témoignage de sa connaissance intime de la magnifique géographie de cette province. Comme le dit Tanabe lui-même : « Si vous connaissez la Colombie-Britannique, vous connaissez la variété des paysages terrestres et marins, avec les grandes eaux tout autour, les îles, les montagnes et les vallées […]. J’ai peint dans l’Arctique et à Terre-Neuve. Mais rien n’égale la variété de vues qu’offre la Colombie-Britannique. »

 

Emily Carr, A Rushing Sea of Undergrowth (Une végétation déferlante), 1935, huile sur toile, 112,8 x 69 cm, Musée des beaux-arts de Vancouver.
Takao Tanabe, Gulf Islands, Grey Morning 5/82 (Îles Gulf, matin gris 5/82), 1982, acrylique sur toile, 110,1 x 140,1 cm, Musée des beaux-arts de l’Alberta, Edmonton.

Spalding décrit l’effet lyrique de cette composition, notant la façon dont le peintre exploite savamment l’un des tropes de la tradition romantique – « la lumière qui perce les nuages » – avec un effet dramatique. « Une éclaircie dans un ciel autrement couvert, explique-t-il, permet le passage d’un rayon de lumière qui baigne le tout dans une ambiance théâtrale : l’allusion d’une promesse divine au milieu des eaux troubles. » Aube offre un contrepoint au penchant de Tanabe pour les paysages embrumés, nuageux et obscurcis par la pluie, représentant plutôt la rapidité avec laquelle le temps peut changer. S’il se dégage un certain artifice de cette image, l’artifice est magnifique et convaincant. En effet, il parle de la vie sur la côte – d’être témoin des passages majestueux à travers le détroit de Géorgie, de l’île de Vancouver au continent.

 

Tanabe trouve, comme ses prédécesseurs Emily Carr (1871-1945) et E. J. Hughes (1913-2007), une méthode distincte et très personnelle d’approcher le paysage de la Colombie-Britannique. Alors que Carr explore les forêts de l’île de Vancouver comme un sujet transcendant et que Hughes peint avec une profonde affection pour la vallée de Cowichan, l’approche de Tanabe revêt une justesse et une authenticité qui s’inscrivent au-delà du moment présent et nous rappellent la pérennité du monde naturel.

 

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