Plateau de service avec décorations peintes à la main par l’artiste 1921
Ce plateau de service en bois peint est orné d’oiseaux exotiques fantaisistes, de roses luxuriantes, de pivoines et de vignes trompettes sur un fond d’encre noire, et cerné d’une riche bordure décorative dorée. Il s’agit de l’un des nombreux objets que Pemberton a peints et laqués à la main à partir des années 1920 environ, avec ses propres motifs inspirés de peintres des Flandres et de Hollande, surtout Geertje Pieters (1636-1712) et Jan van Kessel l’Ancien (1626-1679). Chaque plateau est unique et méticuleusement préparé. Des notes et des dessins au crayon dans ses carnets de croquis et dans son journal révèlent l’observation minutieuse requise en plus des détails de chaque élément des motifs. Des fleurs et des insectes prélevés dans des tableaux particuliers de ces artistes indiquent ainsi qu’elle fait ses propres études dans les musées et les livres.
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GAUCHE : Gerrit Pietersz, Still Life of Flowers (Nature morte de fleurs), 1670-1680
Huile sur toile, 79 x 67 cm
Fitzwilliam Museum, CambridgeDROITE : Sophie Pemberton, Sketch of a flower based on works by 17th century Flemish artists (Esquisse d’une fleur d’après des œuvres d’artistes des Flandres du dix-septième siècle), v.1940-1943
Crayons de couleur sur papier, 18,7 x 12,8 cm
Collection privée -
Sophie Pemberton, Plateau de service avec décorations peintes à la main par l’artiste, détail, 1921
Peinture à l’huile avec décorations laquées, 55 x 68 x 7 cm
Musée royal de la Colombie-Britannique, Victoria -
Sophie Pemberton, Plateau de service avec décorations peintes à la main par l’artiste, détail, 1921
Peinture à l’huile avec décorations laquées, 55 x 68 x 7 cm
Musée royal de la Colombie-Britannique, Victoria
Passionnée par les fleurs, Pemberton trouve du réconfort en les peignant. Lors de ses séjours à Victoria en 1895 et en 1902, elle réalise une série d’aquarelles représentant des illustrations botaniques précises de fleurs sauvages et cultivées. Elle les place à côté de vers de poésie qu’elle calligraphie et en fait cadeau à ses frères et sœurs sous forme de folios. En 1917, à la suite d’une série de tragédies familiales et d’un grave accident, elle retrouve du plaisir à peindre de petits objets plutôt que ses grandes toiles habituelles. Encouragée par sa voisine Victoria Sackville-West, Pemberton commence à explorer la décoration domestique. Elle opte pour des compositions fantaisistes, s’éloignant clairement de ses premières illustrations botaniques ou de ses portraits et paysages.
Pemberton peint et laque à la main un grand nombre d’objets différents : des encriers, des serre-livres, des boîtes à thé et des meubles tels que des paravents, des secrétaires et des chaises. Les plateaux s’avèrent les plus populaires : elle reçoit de nombreuses commandes et en offre d’autres à des organismes de bienfaisance. Malgré des infirmités croissantes, elle continue à les peindre jusqu’à quatre-vingts ans. Non seulement ces objets représentent-ils un autre débouché artistique, ils procurent aussi un revenu modeste et régulier. Une photographie de 1946 montre Pemberton en train de peindre un plateau avec une sélection de plateaux terminés derrière elle.